Les employés de l’ONG avaient été dépêchés dans le pays, le plus pauvre des Caraïbes, pour venir en aide à la population après le séisme destructeur de 2010. Le gouvernement haïtien a décrété, jeudi 22 février, la suspension pendant deux mois des activités de l’ONG britannique Oxfam après la révélation d’abus commis par certains de ses employés, dont le recours à des prostituées, dénonçant « une atteinte grave à la dignité du peuple haïtien ». Le ministère de la planification et de la coopération externe a justifié la suspension en expliquant qu’une « faute grave (…) au détriment des ressortissants haïtiens en situation de vulnérabilité et de précarité » avait été commise, les autorités judiciaires et policières haïtiennes n’ayant pas été informées au moment des faits. Les employés de l’ONG avaient été dépêchés dans le pays, le plus pauvre des Caraïbes, pour venir en aide à la population après le séisme destructeur de 2010. Un responsable a notamment reconnu avoir payé des prostituées et d’autres employés sont accusés de harcèlement et d’intimidation. Un témoin a été menacé physiquement.
Quatre employés licenciés pour « faute grave »
Une jeune Haïtienne a raconté au quotidien The Times avoir eu une relation avec l’ancien directeur d’Oxfam en Haïti, Roland Van Hauwermeiren, alors qu’elle avait 16 ans et lui 61. Celui-ci a, en revanche, nié la semaine dernière dans des médias belges avoir organisé des orgies avec de jeunes prostituées en Haïti. Il a dit avoir eu des rapports sexuels avec une « femme honorable et d’âge mûr » et a soutenu qu’il ne lui avait pas versé d’argent. Sept employés d’Oxfam en Haïti ont quitté l’ONG dans le cadre de l’enquête interne. Quatre ont été licenciés pour « faute grave » tandis que trois ont démissionné, dont Roland Van Hauwermeiren.
Le Monde.fr avec AFP