Justice bloquée au Kasaï: Un prévenu devenu sénateur national, un autre promu au grade de Général de la PNC


Dans la région du Kasaï, TRIAL International suit de très près le procès des certains hauts responsables étatiques dont une dizaine de miliciens, d’élus locaux et de représentants des forces de sécurité congolaises jugés pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le territoire de Kamonia entre 2017 et 2018.


Cette ONG qui lutte contre l’impunité des crimes internationaux et soutient les victimes dans leur quête de justice fait un constat amer: la justice est bloquée dans cette affaire. Pour cause: « Un prévenu est devenu sénateur national et un autre a été promu au grade de Général au sein de la Police nationale congolaise ( PNC).

En effet, le 20 mai 2024, la Cour militaire de l’ex-Kasaï Occidental, basée à Kananga, s’était déplacée en audience foraine à Tshikapa afin de faciliter la tenue du procès au plus près d’une centaine de victimes constituées parties civiles dans ce dossier.

Il s’avère que lors de la phase d’identification des prévenus, la cour avait appris la récente nomination de l’un des prévenus, Hubert Mbingho Mvula, ancien vice-gouverneur provincial, au poste de sénateur national, et la promotion d’un deuxième prévenu, Polydore Omokoko, au grade de Général au sein de la police congolaise après qu’il ait été notifié du futur procès à son encontre.

Dans les jours qui ont suivi, la cour s’est rendue à Kamonia afin d’identifier et d’entendre les victimes des crimes. Elle n’a pas pu terminer ce processus au vu d’un contexte sécuritaire volatile marqué par des menaces proférées à l’encontre des autorités judiciaires, des victimes et des avocats, en raison des appartenances communautaires des prévenus. Revenue à Tshikapa, la cour a mis un terme à son instruction et, le 1er juin, a décidé de suspendre le procès dans son entièreté, se considérant incompétente pour juger un général et un sénateur. Les juges ont donc renvoyé l’ensemble des 11 prévenus devant la Haute Cour Militaire à Kinshasa. 

Le travail de TRIAL International sur cette affaire est mené au sein du Cadre de Concertation de Tshikapa, un réseau d’acteurs internationaux et nationaux travaillant ensemble pour soutenir le travail des tribunaux congolais dans l’enquête et la poursuite des crimes de masse.

Le travail de TRIAL International dans la région du Kasaï bénéficie du généreux soutien de l’Union européenne (PARJ2) et de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (SIDA).


Souce: TRIAL International