L’administration Trump réduit l’accueil des réfugiés à près de 45.000 pour 2018

Les Etats-Unis accueilleront jusqu’à 45.000 réfugiés du monde entier en 2018, un plus bas historique illustrant la priorité donnée par Washington à la sécurité nationale, ont indiqué mercredi des responsables gouvernementaux sous couvert d’anonymat.
Ils n’ont pas dit clairement si l’interdiction d’entrée aux réfugiés pendant 120 jours, qui fait partie du décret migratoire du président Donald Trump, serait reconduite au-delà du 24 octobre.
Le programme d’accueil a concerné près de 85.000 personnes en 2016 et 54.000 en 2017, un chiffre un peu supérieur à la limite de 50.000 réfugiés décidée par le républicain après son accession au pouvoir.
Pour l’année fiscale 2018, qui commence dimanche, l’Afrique a obtenu le plus gros contingent (19.000), devant l’Asie du Sud (17.000), l’Asie de l’Est et le Proche Orient (5.000), l’Europe et l’Asie centrale (2.000) et l’Amérique latine/Caraïbes (1.500).
« La sécurité de la population américaine est notre premier souci. Nous voulons avoir l’assurance que le programme d’accueil des réfugiés va à ceux qui ont le droit à cette protection et qui ne sont pas connus pour représenter un risque pour la sécurité de notre pays », a expliqué un membre de l’administration.
Mais les Etats-Unis resteront le pays acceptant le plus de réfugiés au monde et le premier donateur pour l’accueil et la protection des réfugiés dans le monde, a-t-il souligné.
« Les demandeurs d’asile seront soumis à des vérifications intensives de sécurité, biographiques et biométriques à des stades multiples », avant et après leur arrivée sur le territoire américain, a insisté une autre responsable gouvernementale.
Selon elle, ces vérifications seront régulièrement renforcées pour répondre aux menaces spécifiques potentielles.
D’après ces deux responsables, ces mesures de sécurité renforcées ne sont pas destinées à ralentir le flot des candidatures. Le processus d’obtention du statut de réfugié prend actuellement entre 18 mois et deux ans.
Ils ont également démenti une volonté supposée du président Trump de réduire le nombre d’étrangers aux Etats-Unis pour garantir le plein emploi des citoyens américains.
« Les examens de sécurité sont toujours en cours (…). Nous prévoyons de mettre en place les nouvelles procédures avant le 24 octobre (mais) nous ne sommes pas arrivés à la fin de ce processus », a dit l’un d’eux, au sujet des dispositions du décret migratoire.
Ce texte, attaqué à maintes reprises en justice depuis sa signature fin janvier, porte sur l’interdiction pour 90 jours d’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de six pays à majorité musulmane, et de 120 jours pour tous les réfugiés. Il a été étendu dimanche à huit pays mais sans faire référence aux réfugiés.
Une ONG américaine de défense des réfugiés, l’International Refugee Assistance Project (IRAP), s’est dit « extrêmement inquiète » par cette décision de l’administration américaine « à un moment où le monde connaît le plus grand nombre de réfugiés depuis la Seconde guerre mondiale ».
« Nous abandonnons des gens désespérés dans des situations de vie ou de mort, dont des enfants qui ont un besoin médical urgent, des alliés des Etats-Unis en temps de guerre, des survivants à des actes de torture », s’est indignée Betsy Fischer, une responsable de l’IRAP.
Avec AFP

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