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Selon l’organisation, les forces gouvernementales du Burundi, ainsi que des membres du parti au pouvoir, « ont tué, passé à tabac ou intimidé des citoyens perçus comme étant des opposants à un référendum constitutionnel » prévu pour le 17 mai 2018 qui permettrait au président de rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat actuel.
« Ces exactions reflètent l’impunité dont jouissent généralement les autorités locales, la police et les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, pour les abus qu’ils commettent », explique le communiqué.
Un gouverneur rappelle à l’ordre les Imbonerakure
Un gouverneur du sud du Burundi avait adressé un rappel à l’ordre inédit à la très redoutée ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, qualifiée de milice par l’ONU.
Ce rappel à l’ordre a été adressé par Christian Nkurunziza, un cadre du parti au pouvoir CNDD-FDD du président Pierre Nkurunziza, à la suite d’une augmentation des incidents impliquant les Imbonerakure dans la province de Bururi (sud), et est le premier ciblant de la sorte cette ligue controversée.
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Un haut responsable administratif local a confirmé samedi à l’AFP que Christian Nkurunziza, gouverneur de cette province acquise à l’opposition, a signé le 2 avril une ordonnance – qui avait fuité sur les réseaux sociaux – interdisant « le sport de masse de nuit avec des gourdins » dans sa région administrative.
Référendum et manifestations
L’annonce en avril 2015 de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat controversé avait marqué le début d’une crise politique qui a fait au moins 1.200 morts et plus de 400.000 déplacés, selon les sources (ONU et ONG). La CPI a ouvert une enquête sur ces violences, principalement attribuées aux forces de sécurité et aux Imbonerakure.
Lors du référendum prévu en mai, les Burundais doivent voter sur un projet de révision de la Constitution qui permettrait à M. Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, de briguer à partir de 2020 deux nouveaux mandats de sept ans.
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Le gouvernement a lancé le 12 décembre une « campagne d’explication » autour de la réforme constitutionnelle. Mais la campagne officielle ne commencera que deux semaines avant le référendum, et personne n’est encore autorisé à défendre ouvertement le oui ou le non.
A la mi-janvier, le groupe parlementaire d’opposition Amizero y’Abarundi avait dénoncé l’arrestation de plus de 40 de ses partisans, auxquels le gouvernement reproche de militer avant l’ouverture officielle de la campagne.
Ce groupe dénonce un « deux poids-deux mesures flagrant », estimant que les ministres et responsables du Cndd-FDD) n’hésite pas à faire campagne pour le oui.
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Le Burundi accusé de répression à l’approche du référendum
Dans un rapport, Human Rights Watch dénonce la répression à l’approche du référendum sur le mandat présidentiel, accusant le gouvernement d’emprisonner et de tuer des opposants.
« Il n’y a guère de doute que le référendum qui s’annonce sera accompagné de nouveaux abus », a déclaré Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Des responsables burundais et les Imbonerakure commettent des violences avec une impunité quasi totale afin de permettre à Nkurunziza de renforcer son emprise sur le pouvoir ».