Le M23 confirme le recrutement de ses ex-combattants par le gouvernement congolais

Après la publication du rapport de Human Right Watch sur le recrutement des ex-combattants rebelles par le gouvernement pour les faire participer à la répression des manifestations, le Mouvement du 23 mars (M23)  confirme le recrutement clandestin de ses anciens combattants par ce dernier.
Par le biais d’un communiqué publié ce lundi 4 décembre 2017, le M23 affirme qu’en effet, depuis fin 2016, le gouvernement a procédé à des recrutements “unilatéraux” de ses combattants.
“Le gouvernement congolais a, depuis la signature des déclarations de Nairobi, compromis leur mise en œuvre pour s’offrir la liberté d’organiser et de conduire une série de rapatriements unilatéraux et clandestins contraires à l’esprit et à la lettre des engagements du 12 décembre 2013, à Nairobi. L’opinion se rappellera du rapatriement forcé de décembre 2014 au camp de Bihanga, en Ouganda, au cours duquel 186 ex-combattants ont été acheminés de force à Kamina et à Kitona et dont la suite n’est connue que du gouvernement congolais seul (…) Ces recrutements unilatéraux ont commencé fin décembre 2016 après le début de la contestation populaire et le retour au pays du Général Sultani Makenga pour soutenir la cause du Peuple”,  dit le M23 dans son communiqué.
Pour le M23, le gouvernement congolais avait seul la liberté d’user de ces combattants recrutés pour des fins inavouées, refusant ainsi d’être mêlé de près ou de loin aux actes qui leur sont imputés.
“Il va s’en dire donc que ces ex-combattants, une fois sur le territoire congolais, sont livrés à la merci du gouvernement qui a le loisir de les utiliser dans n’importe quelle activité de son choix », souligne l’ancien mouvement rebelle dans son communiqué.
Le mouvement souligne cependant que ces opérations visent particulièrement ses éléments ayant déserté le mouvement. “Les personnes concernées par ces recrutements-rapatriements  se comptent parmi les déserteurs et autres indisciplinés radiés au sein de notre Mouvement et qui ont trouvé abris dans les camps des réfugiés autres que les lieux de cantonnement officiel de Bihanga, en Ouganda, et de Kibungo, au Rwanda”
Par ailleurs, le M23 dit désapprouver le fait que dans son rapport, HRW donne l’impression de rendre son mouvement responsable des actes précités et souligne que seul le gouvernement de la RDC est censé y répondre. L’identification à une ethnie spécifique pose aussi problème pour le M23 disant que tous les rapports de ces dernières années ne tournent exclusivement que sur les 3 mouvements rebelles dont le RCD, le CNDP et le M23.
Avec actualite.cd

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