Montée des atrocités en RDC avec 76 % des violations dans les zones de conflit, selon le BCNUDH

 En mars 2025, la République démocratique du Congo (RDC) a connu une escalade alarmante des violations des droits de l’homme, selon le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH). Le rapport mensuel de mars 2025, documente 551 cas de violations et atteintes aux droits humains, marquant une augmentation de 40 % par rapport aux 392 cas enregistrés en février.

La majorité de ces violations (88 %) ont été commises dans les provinces en proie aux conflits armés, notamment le Nord-Kivu (284 cas), l’Ituri (134 cas) et le Sud-Kivu (59 cas). Les groupes armés sont responsables de 76 % de ces exactions, avec en tête le M23/RDF (184 cas), suivi de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) (89 cas) et des Forces démocratiques alliées (ADF) (50 cas). Les forces étatiques, quant à elles, sont impliquées dans 24 % des violations, principalement attribuées aux Forces armées de la RDC (FARDC) (54 cas), à la Police nationale congolaise (PNC) (46 cas) et à d’autres agents de l’État (14 cas).

Une recrudescence des violences sexuelles liées au conflit

Le BCNUDH a recensé 51 victimes adultes de violences sexuelles liées au conflit (VSLC) en mars. Parmi les 36 incidents signalés, 17 étaient des viols collectifs, 7 des viols individuels, et d’autres cas incluaient des viols suivis d’exécutions ou accompagnés de torture. Il est important de noter que l’insécurité et les contraintes d’accès dans les zones contrôlées par le M23/RDF ont limité les capacités de surveillance du BCNUDH, suggérant que le nombre réel de victimes pourrait être plus élevé.

Une situation humanitaire préoccupante

La détérioration de la situation sécuritaire a entraîné des déplacements massifs de populations. En Ituri, les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa ont vu près de 100 000 personnes fuir leurs villages en raison des violences persistantes. Cette crise humanitaire est exacerbée par l’échec des accords de paix signés l’année précédente par plusieurs groupes armés, dont la CODECO et le FRPI, qui avaient pourtant promis une cessation des hostilités.

Face à cette situation alarmante, le BCNUDH appelle à une mobilisation accrue des autorités congolaises et de la communauté internationale pour protéger les civils, poursuivre les auteurs de violations des droits de l’homme et mettre en œuvre des solutions durables pour la paix et la sécurité en RDC.

La Rédaction/journaldesnations.net

Laisser un commentaire