« Les bandits ont tué 20 personnes et en ont blessé plusieurs autres dans l’attaque », a raconté à l’AFP Kalla Wadatau, un habitant qui a réussi à fuir vers un village voisin.
« Ils sont venus alors qu’il pleuvait et ont ouvert le feu sur la mosquée, forçant les gens à fuir ou à se barricader à l’intérieur », a-t-il ajouté. « Ils ont ensuite fait irruption dans les maisons et ont tiré sur les gens ».
Un autre habitant, Bube Sule, a fait état d’un bilan similaire, affirmant que les assaillants sont venus se venger après avoir tenté en vain de racketter les villageois.
« Le mois dernier, ils sont venus et nous ont dit de lever un million de nairas (2.400 euros) pour ne pas avoir à subir leur colère », a affirmé Bube Sule, affirmant que les habitants étaient pauvres et n’avaient pas les moyens de réunir une telle somme.
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« Pour montrer qu’ils ne plaisantaient pas, ils sont revenus il y a deux semaines et ont tué huit personnes en guise d’avertissement, en nous donnant un nouveau délai qui a expiré il y a quelques jours », a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la police de l’Etat de Zamfara, Mohammed Shehu, a confirmé l’attaque sans fournir de bilan.
« Les bandits demandent maintenant une somme forfaitaire pour épargner un village, comme ils l’ont fait à Kwaddi », a commenté sous couvert d’anonymat un responsable du gouvernement local à Zurmi. « Ils attaquent n’importe quel village qui ne répond pas à leur demande monétaire et tuent les habitants ».
Les villages agricoles et pastoraux de Zamfara vivent depuis des années sous la menace constante des voleurs de bétail et des ravisseurs qui brûlent, pillent, et enlèvent des habitants contre rançons.
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Les bandits opèrent à partir de la forêt de Rugu qui chevauche les États de Zamfara, Katsina et Kaduna d’où ils lancent des attaques.
La semaine dernière, 30 personnes avaient déjà été tuées dans le district de Maradun lors d’attaques de cinq villages par des hommes armés venus à moto.
Les habitants ont de leur côté constitué des milices d’autodéfense pour lutter contre les bandes armées dans les zones reculées, mais sont parfois eux aussi accusés d’exactions et d’exécutions extra-judiciaires contre les criminels présumés.
Avec AFP