Des milliers d’habitants ont rendu ce vendredi 5 août 2022 les derniers hommages aux civils tombés sous des coups de feu des casques bleus dans la Monusco, Mission de l’organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation en RDC dans la ville de Goma, Nord-Kivu (RDC). Le 25 et 26 juilet, ils manifestaient dans des rues en vue d’exiger le départ des soldats onusiens du sol congolais suite à leur inertie face à la situation sécuritaire dégradante en l’Est du pays.
Les dépouilles, 10 au total sur les 13 communiquées, ont été exposées à l’esplanade du stade de l’unité devant des personnalités politiques, militaires, policières, des membres de familles des victimes, des amis connaissances voire des curieux.
Sur place, l’émotion était totale. Outre le culte de consolation, la cérémonie a servi de cadre pour exprimer le ras-le-bol vis-à-vis de la violence des soldats de maintien de la paix envers des civils, qui ont été ensuite conduits au cimetière de Makao.
« Ce n’est pas normal, quelqu’un vient exprimer son point de vue d’une manière pacifique et prendre le courage de dire que la paix est une nécessité au Congo, de dire que la Monusco doit partir, quelqu’un qui a pris ce courage ne peut pas être tué, c’est vraiment regrettable », a déclaré Ghislain Muhiwa, du mouvement citoyen Lutte pour le changement, Lucha.
Pour sa part, le député national Jean-Baptiste Kasekwa, les autorités congolaises doivent saisir le conseil de sécurité de l’ONU pour une justice et réparation à l’égard des familles des victimes.
« Nous attendons qu’une procédure sévère soit amorcée pour qu’à tout prix les Nations-Unies indemnisent les dommages et les familles de toutes ces victimes à Goma, Butembo, Kasindi, Beni Kanyabayonga, Uvira », a lancé l’élu de Goma.
Le gouvernement congolais avait dressé un bilan d’une trentaine des civils tués et une centaine des blessés lors des soulèvements populaires contre la force onusienne à Goma, Butembo, Beni, Kasindi, Kanyabayonga et Uvira. Du côté des casques bleus, 4 ont été tués à Butembo par des manifestants.
Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net