Au Nord-Kivu, en l’Est de la République Démocratique du Congo, le personnel de santé et la société civile du territoire de Beni dressent un bilan de « 12 agents de santé tués et 4 enlevés ». A ces chiffres s’ajoutent : « 14 structures de santé incendiées, 43 pillées et 14 autres fermées. »
Ce rapport global a été publié jeudi 16 mai à l’issue d’une assemblée générale tenue à Oicha, chef-lieu du territoire. Il énumère tous les incidents sécuritaires enregistrés depuis le début des exactions de l’ADF à 2014.
Au cours des échanges portant sur « l’analyse de la situation sécuritaire dans les établissements sanitaires », les participants ont rappelé qu’il est aujourd’hui difficile de travailler dans ce calvaire orchestré par les combattants de l’ADF, principal massacreur des civils dans la région de Beni et dans une partie de la province de l’Ituri.
Consécutivement à cette situation, ils annoncent des journées de deuil lundi et mardi 20 et 21 mai pour rendre hommage aux victimes notamment leurs collègues tombés alors qu’ils savaient des vies.
Il s’agira notamment : « des hôpitaux sans prestataires de soins en ville comme en territoire de Beni », lit-on dans le communiqué final. Autre décision : c’est la grève administrative à partir de lundi prochain. « Ici, ils décident de ne plus envoyer des rapports (SNIS et autres) à la hiérarchie jusqu’au rétablissement de la paix à Beni ».
Dans la série des décisions, les deux groupes se sont convenus pour un « service minimum dans toutes les structures périphériques. Le travail ira jusqu’à 15 heures locales avec suspension des garde-nuits et la fermeture des structures en zone rouge».
Au même moment, ils recommandent l’indemnisation des familles des prestataires décédés tout en assurant la sécurité « aux structures, au personnel de santé et à la population ».
Toujours dans le box des recommandations, les soignants et les acteurs des forces vives exigent du gouvernement central « la réhabilitation ou construction des structures réduites en cendre et l’achat de leurs équipements sans oublier l’amélioration de leurs conditions salariales et administratives ».
Dans le but de se faire entendre, ils comptent rencontrer « les autorités militaires dans la région puis suivra le gouverneur de province, et le président de la république à Kin », chute le document.
Djiress Baloki/Nord-Kivu/journaldesnations.net