«Huit mois c’est trop, je veux ma prime». C’est en substance le message écrit sur les calicots des médecins qui réclament leur prime de risque et 8 mois de salaire. Pour exprimer leur ras-le-bol, ce personnel soignant issu des villes de Butembo et Beni ainsi que des territoires de Walikale et Beni ont, le matin de lundi 17 juin, manifesté devant la Division Provincale de la Santé à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Habillés en blouse médicale, ces hommes et femmes médecins affirment travailler dans des conditions précaires en dépit de l’épidémie d’Ebola, du Choléra ainsi que l’insécurité dans plusieurs entités de la province.
Venu d’Eringeti, une localité du territoire de Beni victime d’un bon nombre d’attaques des rebelles des forces démocratiques alliées-ADF, le Dr Nzemeghu Kasereka s’est exprimé en ces termes :
«Nous réclamons notre prime de risque depuis le mois de novembre 2018. Nous avons été omis sur les listings de paie et d’autres dégradés. Nous avons fait des recours au niveau local, provincial et national, mais durant tout ce temps, nous n’avons pas obtenu gain de cause. Et pendant ce temps, nous travaillons dans des conditions difficiles de la maladie à virus Ebola, du Choléra et de l’insécurité ».
Malgré des menaces sécuritaires, le Dr Nzemeghu ne cesse de sauver des vies dans cette partie du pays.
«Personnellement, j’ai échappé à trois reprises aux massacres des civils à Beni, entre autres à l’hôpital d’Eringeti. Et en plus, j’ai échappé aux Kidnappings des ADF. J’ai assisté les militaires blessés sur la ligne de front. Trop c’est trop, nous voulons notre argent », a-t-il poursuivi.
Toutefois, les manifestants menacent de déclencher un mouvement de grève dans les jours à venir, une fois leur cri d’alarme n’est pas suivi par leur hiérarchie. « Dans le cas où nous ne serons pas remis dans nos droits, nous allons saisir la justice pour qu’elle nous départage », ont-ils ajouté.
Djiress BALOKI
