Au Nord-Kivu, l’auditeur militaire de la garnison de Butembo a cadenassé les portes de cachots des services de renseignement militaire (bureau II, également connu sous le nom de T2) lundi 9 septembre à Gugeki et sur l’avenue Stade, ainsi que celui du DSF, anciennement Demiap, sur l’avenue Mikundi, au cœur de la ville.
Dans une lettre d’information adressée le même jour à l’Autorité Urbaine, Major Magistrat Nkuwa Georges annonce : « toute personne qui initiera une action devant ces offices de Bureau II ou qui accompagnera une personne à comparaître comme plaignant ou accusé devant ces offices sera considérée comme ayant commis l’infraction d’inciter les militaires à commettre un acte contraire à la discipline et au devoir, prévue et punie par l’article 88 du Code Pénal Militaire, pour des faits qui ne sont pas liés à la sécurité nationale ».
Cette décision met ainsi fin à la souffrance condamnée par de nombreux résidents de la ville de Butembo, en l’Est du pays. Des acteurs de la société civile et des défenseurs des droits humains ne cessent de dénoncer depuis un certain temps les abus dans lesquels se plongeaient certains animateurs du T2. Il s’agit principalement « de la torture et de l’arrestation des individus pour des crimes civils tels que des dettes, des grossesses, etc. »
Sur place, les personnes coupables étaient alors tenues de payer des amendes excessives, alors que ce service est supposé s’occuper uniquement des affaires liées à la sécurité nationale, comme l’a également indiqué l’Auditeur.
L’officier de la juridiction militaire rappelle les principales décisions de la hiérarchie reprises dans la chute du document, à savoir : « le fonctionnement de tous les services de renseignement militaire dans un seul bâtiment », « en cas d’arrestation pour des raisons d’atteinte à la sécurité nationale, les suspects doivent être conduits à l’amigo de Rughenda (où se trouve le principal camp militaire de la ville, ndlr) »
« Cette décision vise à rétablir la discipline au sein des services et à rétablir les relations civilo-militaires », explique le Lieutenant-Colonel Mak Hazukay, porte-parole de l’armée dans la région.
Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net