L’Evêque Catholique du diocèse de Butembo-Beni(Nord-Kivu) se dit inquiet des tueries et enlévements des civils de sa juridiction, en dépit de la semaine sainte. Monseigneur Paluku Sikuli Melchisédech l’a dit dans son message pascal signé depuis le jeudi 29 mars 2018.
Selon lui, dans la Paroisse Notre Dame de Fatima de Kabasha(Ndlr: une localité du territoire de Beni, située sur le tronçon routier Butembo-Beni), les affrontements entre les forces armées de la RD-Congo et des miliciens mai-mai ont été à la base de la débandade des habitants.
Sans toute fois oublier les massacres de la population dans la Manyangose (Ndlr:aux environs de la ville de Beni), le Prince de l’Eglise Universelle dans Butembo-Beni n’a pas manqué à faire allusion à la Paroisse Saint Gustave de Beni-Paida où 11civils ont été tués par des présumés rebelles d’ADF mardi dernier, dans la bourgade de Sobiene dans la péripherie de Beni.
Il s’est désolé du fait que les attaques des assaillants se produisent aux environs des positions des forces loyalistes et de la Monusco, qui, pourtant censées protéger les civils.
Hélas, on a tué et attaqué sans aucune intervention sinon tardive, de toutes ces forces militaires, s’est exclamé Mgr Sikuli Paluku.
<<En définitive, qui peut ne pas se poser des questions devant tant de peines et de massacres à répétitions : qui seraient ces présumés ADF et leurs alliés dont le spectre est invisible après tant de mois et d’opérations militaires souvent conjointes pour rétablir la paix et la sécurité dans la ville de Beni et ses environs (Oicha, Eringeti, Kamango, Manyangose, etc.)>>, peut-on lire dans le communiqué de l’Evêque.
Face à cette insécurité qui n’a pas encore dû son dernier mot en diocèse de Butembo-Beni, Paluku Sikuli a interpellé les autorités du pays à bien jouer leur rôle, celui de protéger les civils et leurs biens.
<< C’est pourquoi, au nom de toute la population et de tous les fidèles, je lance encore un cri de détresse et d’appel vers tous ceux qui détiennent la responsabilité et la garantie constitutionnelles de la paix dans notre pays, afin qu’ils dénichent une fois pour toutes, l’énigme de cette série des massacres de notre pauvre population >>.
Il a soutenu son message en se référant à Voltaire qui disait << il y a 4 manières de perdre son temps : ne rien faire, ne pas faire ce que l’on doit faire, mal le faire, le faire à contre temps>>.
Tout en présentant ses compassions aux familles éprouvées ainsi qu’à tous les fidèles catholiques, Sikuli a indiqué que le peuple a le plein droit de retirer démocratiquement sa confiance aux autorités qui ne répondent pas à leurs obligations régaliennes.
Djiress BALOKI(correspondant à Butembo)