Tant que la sécurité ne sera pas effective sur l’ensemble de Beni au Nord-Kivu, la rentrée académique 2018-2019 sera toujours difficile suite dans cette Région. C’est ainsi qu’a réagi le Professeur Muhindo MUGHANDA, porte-parole du Réseau des Associations des Professeurs du Nord-Kivu à travers une interview accordée à Journal des Nations mercredi dernier. Il a toutefois appelé le gouvernement congolais à bien jouer son rôle régalien en rétablissant la paix dans cette partie du pays.
D’après cet enseignant d’universités, seule la restauration d’un climat sécuritaire propice motivera le corps scientifique de Beni ville et territoire à reprendre le chemin de leurs institutions. Le Professeur Muhindo MUGHANDA a estimé que les problèmes poussant ainsi à la suspension des cours au sein des établissements supérieurs et universitaires de Beni sont à prendre au sérieux.
« La rentrée académique commencerait certainement lorsque la sécurité va revenir dans cette Région. On pourrait avoir tendance à penser à la politisation de la situation sécuritaire de Beni, mais il y a des problèmes réels, c’est comme à l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) et à l’Université Chrétienne Bilingue du Congo (UCBC) où il n’y a plus d’accès suite à l’insécurité. À cela s’ajoute le fait que les parents sont paupérisés et on ne voit pas de quel moyen ces institutions universitaires commenceraient l’année académique.
Pour le cas de l’Université Officielle de SEMULIKI (UOS), le gouvernement devrait faire le plus rapide possible pour recouvrir le toit des auditoires pour que les étudiants reprennent les cours. Au contraire, pour les deux autres cas, là c’est clair, il faut que les sites soient sécurisés pour que les étudiants y aillent tranquillement», a indiqué le Prof Mughanda, Ancien Recteur de l’UOS de Beni.
Par la même occasion, cette personnalité scientifique a invité les autorités de la RD Congo à s’investir davantage dans le rétablissement de la sécurité sur toute l’étendue de Beni, car dit-il, en général, il faut que l’insécurité cesse dans ce coin de la province du Nord-Kivu pour que la population ait accès à leurs champs, dans le cas contraire, ils n’auront rien pour payer les frais académiques de leurs enfants.
Pour rappel, la conférence des chefs d’établissements de l’Enseignement Supérieur et Universitaire -ESU- de la ville de Beni a boycotté la rentrée académique initialement prévue le 15 octobre dernier sur toute l’étendue du territoire national. Le corps académique a motivé sa décision suite à la recrudescence des tueries et enlèvements des civils sur la partie Est de la République démocratique du Congo.
Djiress BALOKI(Grand Nord)