« Bien que le Gouvernement et l’Alliance pour la majorité présidentielle, actuellement au pouvoir, aient pris des mesures encourageantes en vue de préparer les élections présidentielle et législatives prévues le 23 décembre 2018, ils ne se sont pas véritablement employés à mettre en place des mesures de confiance, notamment à ouvrir l’espace politique », laisse lire le rapport de l’ONU
Dans un rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD-Congo, ce dernier brosse la situation politique globale du pays de Kabila.
Ce rapport soumis en application du paragraphe 52 de la résolution 2348 (2017) du Conseil de sécurité, passe en revue les principaux faits nouveaux intervenus en République démocratique du Congo.
Ce rapport expose également les progrès accomplis dans l’exécution du mandat de la MONUSCO et donne un aperçu de l’évolution de la situation politique depuis la parution du rapport en date du 15 février dernier sur l’application de l’Accord politique (S/2018/128). l’efficacité des agents en tenue de la Mission.
À en croire ledit rapport, la situation politique en RD-Congo demeure tendue, car les parties RD-congolaises concernées ne parviennent toujours pas à s’entendre sur la mise en œuvre de l’Accord politique du 31 décembre 2016, notamment en ce qui concerne la tenue d’élections et l’adoption de mesures de confiance.
Bien que le Gouvernement et l’Alliance pour la majorité présidentielle, actuellement au pouvoir, aient pris des mesures encourageantes en vue de préparer les élections présidentielle et législatives prévues le 23 décembre 2018, ils ne se sont pas véritablement employés à mettre en place des mesures de confiance, notamment à ouvrir l’espace politique.
Pour l’Organisation des Nations unies, si l’Opposition RD-congolaise reste divisée, c’est parce que la question de savoir si le Président Joseph Kabila devrait rester en fonction durant la période de transition reste jusque-là pendante.
« Au sein des mouvements d’Opposition également, les divisions ont perduré. Si elle a continué d’appeler de ses vœux la mise en œuvre rapide de mesures de confiance destinées à créer les conditions propices à la tenue d’élections pacifiques et crédibles, l’Opposition reste divisée sur la question de savoir si le Président Joseph Kabila devrait rester en fonction durant la période de transition. Au sein des mouvements d’opposition également, les divisions ont perduré. Le 30 janvier, le parti Avenir du Congo a annoncé son retrait du Rassemblement des forces politiques et sociales de la République démocratique du Congo acquises au changement (le Rassemblement), sous-groupe également connu sous le nom de Groupe des sept, en invoquant l’incapacité de cette coalition à s’unir derrière un seul candidat à la présidence« , peut-on lire dans ce rapport.
Et de poursuivre: « L’Union pour la démocratie et le progrès social, qui est l’un des sous-groupes du Rassemblement, demeure en proie à des dissensions internes opposant la fraction majoritaire de ce parti, dirigée à titre provisoire par Felix Tshisekedi, et son aile dissidente placée sous l’autorité morale du Premier Ministre Bruno Tshibala. Contraints de composer avec leurs divisions internes et ayant peine à rallier le soutien de la population, les chefs de file de l’opposition intensifient leurs efforts pour mobiliser leurs partisans en se joignant aux appels du Comité laïc de coordination (CLC) en faveur de manifestations nationales afin d’exiger la mise en œuvre intégrale et rapide de l’accord politique.
Le Gouvernement a accusé le CLC et l’Église catholique de fomenter une « insurrection » visant à perturber le processus électoral, et les forces nationales de sécurité ont continué de réprimer les manifestations. Le 22 février, le Ministre de la justice, Alexis Thambwe Mwamba, a signé deux décrets accordant la libération conditionnelle à Huit Mulongo, ancien chef d’état-major du dirigeant de l’opposition Moïse Katumbi, et l’amnistie à 33 personnes condamnées à la prison pour insurrection, guerre et délits politiques« .
Puis: « Le Président du Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral, Joseph Olenghankoy, a indiqué dans les médias que la décision avait été prise en conformité avec les mesures de confiance envisagées dans l’accord politique du 31 décembre 2016. Certains représentants de la société civile ont exprimé des réserves, faisant valoir que cette libération n’était pas directement liée aux mesures de confiance. Le 25 février, le CLC a, avec l’appui des groupes d’opposition, lancé un appel en faveur de manifestations nationales, afin d’exiger la mise en œuvre rapide de l’accord du 31 décembre 2016.
La Police nationale congolaise a violemment dispersé les manifestants, par suite de quoi au moins 2 personnes ont été tuées à Kinshasa et Mbandaka (Province de l’Équateur) et 47, blessées, et 102 manifestants ont été arrêtés. Le 26 février, le tribunal militaire de la garnison de Mbandaka a jugé, dans le cadre d’une procédure de flagrant délit, un policier accusé du meurtre d’un manifestant à Mbandaka et l’a condamné à la prison à vie. Un policier accusé d’avoir utilisé une arme non létale de manière disproportionnée, ce qui avait entraîné la mort d’un manifestant à Kinshasa, a également été arrêté« .
Journal des Nations