RD-Congo: Course contre la montre pour nourrir le Kasaï

C’est un avertissement sévère que trois agences des Nations Unies en RD-Congo, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture-FAO-, l’organisation des nations unies pour l’enfance-UNICEF- et le Programme alimentaire mondial-PAM- ont lancé conjointement pour prévenir la famine dans le Kasaï.
Ces organisations onusiennes disent que le temps presse pour sauver des centaines de milliers de vies en RD-Congo. L’ONU et ses partenaires courent contre la montre pour nourrir la population du Kasaï, combattre la malnutrition parmi les enfants et renforcer la résilience. Mais plusieurs obstacles risquent de ralentir cet élan, à savoir, les infrastructures limitées, une sécurité médiocre et des moyens financiers insuffisants.
« Il y a des signes qui montrent que les donateurs commencent à contribuer, mais les ressources sont très insuffisantes au vu de l’ampleur de la souffrance humaine », a déclaré Claude Jibidar, Représentant du PAM en RD-Congo. » Seulement 400 000 des 3,2 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire grave au Kasaï ont reçu une aide en décembre.
A en croire, le communiqué publié mercredi 17 janvier, l’état nutritionnel des enfants dans cette partie du pays est particulièrement critique. « Au moins 400 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère », a déclaré Tajudeen Oyewale, Représentant par intérim de l’UNICEF en RD-Congo. « Ils risquent de mourir, à moins de recevoir de toute urgence une aide en matière de santé, d’eau, d’assainissement et de nutrition », a-t-il martelé.
La sécurité alimentaire à plus long terme doit être rétablie et les pratiques d’alimentation et de soins améliorées afin que les enfants puissent avoir accès à la nourriture de qualité dont ils ont besoin. L’aide alimentaire ne parvient pas à combler le vide. Plus de 750 000 personnes sont toujours déplacées.
Environ 630 000 personnes déplacées sont retournées dans leurs villages incendiés après s’être cachées dans la forêt, et elles doivent dorénavant être assistées pour reprendre la production agricole. Plus de 90% des communautés rurales dépendent entièrement de l’agriculture. Les agriculteurs qui ont fui leurs villages à cause du conflit ont raté trois saisons agricoles successives. Cela a laissé les gens avec presque rien à manger.
« L’agriculture est le seul moyen de redevenir productif. Non seulement elle génère de la nourriture et des revenus pour les familles, mais elle restaure également l’espoir, la dignité et l’autosuffisance », a déclaré Alexis Bonte, Représentant par intérim de la FAO en RDCongo. Le gouvernement et la communauté internationale doivent se réengager sur tous les fronts pour prévenir une famine majeure au Kasaï.
Christiane EKAMBO

Laisser un commentaire