Quatre organisations de défense des droits de l’homme (Ongdh) s’insurgent contre le verdict du tribunal militaire garnison de Beni (Nord-Kivu) condamnant à « 12 mois de prison et paiement de 250 mille francs congolais« , 13 militants dont une jeune fille du mouvement citoyen Lutte pour le changement « Lucha ».
La dernière audience publique a eu lieu vendredi 1er avril 2022 dans l’enceinte de l’auditorat militaire de la ville de Beni. Ils étaient poursuivis : « pour insurrection, incitation à la révolte et désobéissance à la loi, actes prévus et punis par la loi n° 024/2002 du 18 novembre 2002 du code pénal militaire en ses articles 136 et 137 ».
Une infraction leur imputée « pour avoir organisé en novembre dernier une manifestation anti-état de siège », ce régime exceptionnel décrété en mai 2021 par le chef de l’Etat pour « faire face aux violences armées dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. »
Mais depuis lors, des milices parmi lesquelles des rebelles de l’ADF intensifient leurs exactions dans la région de Beni et dans une partie de l’Ituri.
Pour les signataires : « Cette sentence constitue une entrave à l’état de droit voulu par les autorités congolaises ». Ils rappellent : « que ces défenseurs ont été criminalisés dans une province qui dispose d’une nouvelle loi provinciale pour la protection des défenseurs des droits de l’homme ».
Cette loi stipule en son article 5 : « en cas de poursuite, de recherche, d’arrestation ou de détention du défenseur des droits humains du seul fait de ses opinions émises, des actes par lui posé ou de ses publications dans le cadre de ses activités, les autorités provinciales et locales sont tenues de l’assister, d’exiger sa libération sans aucun préalable »
Avec l’avènement de l’état de siège, plus de 21 militants de LUCHA ont été arrêtés. Un autre du nom de Mumbere Ushindi avait été tué par balle lors d’une manifestation anti-état de siège.
Dans la série des recommandations, ces ONGDH dont « Protection international, Protection international Afrique, Agir Ensemble pour les Droits humains et Collectif des femmes défenseures des droits humains du Nord-Kivu et Sud-Kivu » sollicitent « des soins médicaux adéquats aux militants incarcérés ». Certains d’entre-eux sont tombés « malades à cause des mauvaises conditions de détention », selon la Lucha.
Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ Journal des Nations