RDC-Départ graduel de la Monusco: Il doit y avoir une transition qui permette la montée en puissance des services de l’État, (Jean-Pierre Lacroix)

Le Secrétaire général adjoint des Nations-Unies aux Opérations de la Paix, Jean-Pierre Lacroix a au cours d’un point de presse animé ce mercredi 7 juin à Kinshasa indiqué que le processus de transition pour le départ graduel de la Monusco implique la montée en puissance de l’État congolais. La présence de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation de la RDC (Monusco) va bientôt prendre fin.

De façon consensuelle, le gouvernement congolais et la Monusco ont validé le 15 août 2021, le plan de retrait à l’horizon 2024 de la mission Onusienne en RDC. Le départ de la Mission des Nations-Unies induit de prendre certaines dispositions.

Ce sujet est au centre des échanges entre les responsables de la Monusco et le gouvernement congolais. Les conflits dans la partie orientale du pays  ont entrainé le déplacement des civils qui jusque-là sont rassurés par la présence de la Monusco et l’implication des agences humanitaires.

Ce départ doit se faire de façon responsable et graduellement pour donner la place à l’Etat congolais à agir pleinement dans la continuité des activités de la mission onusienne, estime le Secrétaire général adjoint des Nations-Unies aux Opérations de la Paix.

« Nous sommes d’accord pour dire que cette transition doit être graduelle, responsable. Encore une fois, il ne s’agit pas d’abandonner en plein vol des situations où des centaines ou de milliers des civils, je l’ai dit, sont protégés directement aujourd’hui par la MONUSCO. Mais il s’agit aussi de faire en sorte d’abord, d’aller plus loin, je l’ai dit, la situation actuelle n’est pas satisfaisante parce que les populations doivent pouvoir rentrer chez elles dans la sécurité », a-t-il déclaré en présence de Bintou Keita.

Pour que le pays puisse remplir pleinement sa mission après le départ de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix estime qu’il est important de renforcer les capacités des forces militaires congolaises, mais aussi pour la police.

Et aussi les capacités civiles des autorités de l’État, notamment de la justice.

Interruption de financement

Dans son exposé sur la situation post-Monusco, ce haut responsable des Nations-Unies fait savoir que les contributions des états membres de l’ONU prendront fin au départ de la Monusco.

« Les États membres financent, sur la base de contribution obligatoire selon un barème spécifique aux Nations Unies, la MONUSCO et les autres opérations de maintien de la paix. Et lorsque ces opérations partent, ces financements cessent, il n’y a pas de vase communicant avec les agences, fonds et programmes des Nations Unies puisque celles-ci ou ceux-ci sont financées de manière totalement différente », a-t-il révélé.

Et d’ajouter : « Ça n’est pas d’ailleurs quelquechose qui relève simplement du système des Nations Unies, c’est quelque chose qui relève de l’organisation au sein même des pays contributeurs ou souvent, ce sont même des enveloppes et des ministères totalement différents qui financent d’un côté les opérations maintien de la paix, comme la MONUSCO, de l’autre côté, les fonds et les agences ».

Par ailleurs, il a indiqué que les agences humanitaires et de développement doivent continuer leur travail et, si possible même l’intensifier. « Nous sommes prêts à faire le plaidoyer pour que les ressources des agences, notamment dans le domaine humanitaire, soient renforcées », a précisé Jean-Pierre Lacroix aux journalistes présents à ce point de presse.

Pour rappel, au départ sous l’appellation de la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC), elle devient Monusco, Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation de la RDC en juillet 2010.

La Monuc fut créée par la résolution du Conseil de sécurité n°1279 du 30 novembre 1999, afin d’élaborer des plans en vue de l’observation du cessez-le-feu de Lusaka signé en juillet 1999 entre la République démocratique du Congo (RDC) et cinq États de la région (Angola, Namibie, Ouganda, Rwanda et Zimbabwe), et du désengagement des forces, et de maintenir la liaison avec toutes les parties à l´accord.

L’expiration du délai de retrait de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation de la RDC intervient le 30 décembre 2023.

Christiane EKAMBO