Avec 5,7 millions des déplacés internes dans le pays et 7,3 millions de personnes en situation d‘insécurité alimentaire aigüe dans la region du Kasaï, la situation humanitaire de la RDC est alarmante. Le coordonnateur humanitaire et coordonnateur résident en RDC, David McLachlan-Karr l’a fait savoir au cours du point de presse de la mission des Nations-Unies pour la stabilisation du Congo ( Monusco) ce mercredi 3 novembre à Kinshasa.
Pour David McLachlan-Karr, la RDC demeure une des crises humanitaires les plus longues et complexes du monde. A l’aspect d’un continent, la taille de la RDC ne facilite pas la tâche des interventions humanitaires. A deux mois de la fin de l’année, le bureau de la coordination humanitaire (OCHA) n’a reçu que 33% des deux milliards de dollars ollicités, soit de quoi couvrir seulement un tiers des besoins identifiés.
David McLachlan-Karr n’est pas allé par deux chemins: « Les ressources sont très maigres pour la riposte humanitaire, et surtout pour un pays de la taille de la RDC, qui est vraiment un continent, qui est énorme. Ça affecte, bien sûr, et empêche notre travail ».
Le plan de riposte humanitaire est aujourd’hui en quête de financement. Cette faiblesse financière a eu impact sur les capacités d’Ocha à fournir de l’aide aux personnes dans le besoin.
Actuellement, 5.7 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de la RDC, un chiffre qui selon David McLachlan-Karr surpasse la population de certains pays. Plus de 60% soit 1,9 million des personnes se trouvent au Nord-Kivu et 1,7 million en Ituri. A côté de ces deux régions qui suscitent de l’inquiétude, le coordonnateur humanitaire tire la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire dans la région du Kasaï, notamment au Kasaï-Central, Kasaï-oriental, Sankuru et Lomami.
Alors que 27,3 millions de personnes à travers le pays sont soumises à une insécurité alimentaire aigüe, la région du Kasaï compte à elle seule 7,3 millions de personnes. Malgré ce tableau sombre et ce déficit de financement, tous les efforts sont focalisés sur les populations les plus vulnérables. « On a identifié quelques zones dans le pays où on va renforcer notre présence et nos efforts : surtout dans les Kasaï, et bien sûr dans les trois provinces de l’est du pays où il y a une crise, un conflit actif. Ça, c’est notre priorité », a indiqué le coordonnateur résident.
Malgré cette situation difficile, la communauté humanitaire reste mobilisée et promet de continuer de se mobiliser au service des personnes vulnérables. Durant le premier semestre de cette année, plus de 4 millions de personnes ont reçu de l’aide en eau potable, nourriture, soins de sante, services d’hygiène et d’assainissement et appui à l’agriculture.
Christiane MUNOKI EKAMBO