RDC: les urnes ont dit Fayulu, Kabila a nommé Félix Tshisekedi

En lieu et place de remercier le peuple congolais qu’il prétend l’avoir élu, Félix Tshisekedi a, dans sa première phrase dit: »je rend mes hommages à Joseph Kabila ». Son coéquipier Vital Kamerhe et Gérard Mulumba, député provincial de la commune de Limete fraîchement sorti de la prison, proclamé par la CENI, ont textuellement renchéri avec la même phrase. Quel message veulent-ils faire passer à l’opinion nationale et internationale? Veulent-ils laisser entendre que Félix vient d’être nommé par le président Kabila et non élu par le peuple? Cette victoire se justifie-t-elle sur les différentes rencontres entre Kabila et Félix? Ces questions trouvent peut-être leurs réponses aux paragraphes suivants.
À en croire les procès verbaux des différentes provinces que possèdent certaines structures qui ont observé les élections le dimanche 30 décembre 2018, entre autres la CENCO, il n’y a que dans les deux Kasaï où le président de l’UDPS, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi a été voté. Même à Limete, à Kinshasa, où se trouve le quartier général de son parti à Kinshasa, ce dernier n’a pas été élu par les kinois. Par contre, le candidat commun de l’Opposition congolaise issu de la coalition Lamuka de Genève, Martin Fayulu Madidi, ces mêmes procès verbaux renseignent qu’il a été en tête dans toutes les provinces de la RD-Congo, sauf les deux Kasaï. Certains candidats n’ayant aucune voix sur PV, se sont retrouvés avec des milliers des voix lors de la publication de la CENI. Ça sent le complot!
C’est ce jeudi 10 janvier 2019 vers 2h du matin que le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa a proclamé les résultats provisoires de la présidentielle en RD-Congo avec Félix Tshisekedi en première place et Martin Fayulu en deuxième sans pour autant donné le nombre des voix par province ou par centre de compilation… Au regard des éloges surprenants de Félix à Kabila dans les médias internationaux et sur Top CongoFM et ceux du Secrétaire général adjoint de son parti, Augustin Kabuya sur Télé 50 quelques heures avant la publication provisoire, des analystes électoraux sur des médias internationaux parlent d’une nomination par Kabila, plutôt qu’une élection de Tshisekedi par le peuple.
« Ayant mis toutes les batteries en marche pour faire gagner frauduleusement son dauphin Émmanuel Ramazani Shadary sans succès, le président Joseph Kabila s’est servi des incapacités et faiblesses politico-intellectuelles de Tshisekedi, sous les auspices de son émissaire dans l’Opposition, Vital Kamerhe, pour pouvoir garantir sa sécurité et l’avenir de sa famille politique, après la magistrature suprême », crypte une analiste sur Afrikarabia.
Sur Télé 50, ce même Sga a confirmé en termes clairs l’agenda caché entre l’UDPS et le Pouvoir, tout en passant aux aveux qu’ils sont avec Kabila et ils vont travailler ensemble. Ça y est, la rue a eu raison. Selon une experte africaine sur France24 après publication de la CENI, « Kabila cherchait à tout prix sa protection, après la magistrature. En flic expérimenté, le président Kabila, ayant reçu des informations des sources sûres, s’est servi de Félix, parce qu’ayant compris qu’il est facilement manipulable et que Fayulu est radical et a des poids lourds derrière lui ».
Cela vient renforcer l’information qu’avait reçu Journal des Nations des sources dignes de foi, deux jours après la fin de campagne électorale, selon laquelle Vital Kamerhe, l’allié de Félix, serait aperçu à une réunion secrète de la coalition du Pouvoir en place, Front pour le Congo -FCC. Désormais, on ne peut plus parler des rumeurs sur les tractations secrètes qu’il y avait entre l’UDPS et le Pouvoir après et pendant la campagne électorale. Dans l’entre-temps, Martin Fayulu introduit son recours à la Cour constitutionnelle pour revendication de sa victoire demain samedi 12 janvier 2019. Il l’a annoncé lors de son point de presse tenu à Kinshasa ce vendredi 11 janvier. À suivre…
René KANZUKU

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