La rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits des personnes déplacées internes, Paula Gaviria, a présenté ce vendredi 30 mai 2025 à Kinshasa un rapport préliminaire alarmant sur la situation des droits humains dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Elle était face à la presse à l’immeuble Losonia dans la commune de la Gombe.

Sa mission, effectuée du 19 au 30 mai dans les villes de Goma et Bunia, a mis en lumière des violations graves à l’encontre des populations déplacées, notamment dans les zones actuellement sous contrôle des rebelles AFC/M23 soutenus par le Rwanda.

Selon le rapport, les déplacés internes subissent des violences extrêmes, notamment des tortures, des exécutions sommaires, des recrutements forcés, des travaux forcés et des violences sexuelles ciblant particulièrement les femmes et les jeunes filles. Les acteurs de la société civile, les journalistes et toutes les voix discordantes sont également victimes de répressions et de représailles.
Outre les violations des droits humains, le rapport souligne des difficultés humanitaires majeures. L’accès à l’eau, à la nourriture et aux médicaments est gravement limité, exacerbant la souffrance des populations déplacées. La fermeture de l’aéroport international de Goma a entravé l’acheminement de l’aide humanitaire, aggravant ainsi la situation.
Face à ce constat accablant, Paula Gaviria a mis en garde les forces d’occupation, leur rappelant leur obligation de respecter les droits humains des personnes déplacées. Elle a encouragé le gouvernement congolais à poursuivre ses initiatives de médiation pour rétablir la paix et la sécurité dans l’est du pays. Elle a également souligné la nécessité pour l’État de se doter d’un cadre juridique complet pour une résolution durable des conflits et de garantir les droits humains des déplacés internes, en leur assurant un approvisionnement régulier en médicaments et en services sociaux de base.
À la communauté internationale, elle a adressé un appel pressant : « Il nous faut une solidarité par principe en faveur des déplacés internes de la République Démocratique du Congo », a-t-elle déclaré, visiblement attristée.
Le rapport final de cette mission sera présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations unies l’année prochaine.
Blaise BOZENGE