La fumée s’élève au-dessus de la ville de Deraa, le 5 juillet 2018, après des frappes des armées syrienne et russe. Ph.AFP
Le régime syrien et son allié russe ont mené, jeudi, avant l’aube, des frappes d’une intensité inédite depuis le début de l’offensive contre les secteurs rebelles de la province de Deraa, selon plusieurs sources.
L’armée syrienne et son alliée russe ont repris leurs bombardements intensifs, tôt, jeudi 5 juillet, sur les villes encore détenues par les rebelles dans la province de Deraa (sud-ouest), avec plus de 600 frappes aériennes effectuées en 15 heures, a déclaré l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Ces raids intensifs ont été confirmés par un correspondant de l’AFP dans la ville de Deraa : selon le journaliste, le pilonnage, qui n’a pas cessé de la nuit, est le plus violent depuis le début de l’assaut le 19 juin.
Les bombardements avaient pourtant baissé en intensité pendant quatre jours, à l’occasion de négociations entre les rebelles et des émissaires russes en vue d’un cessez-le-feu dans la province. Mais ils ont repris de plus belle après l’échec de ces pourparlers mercredi.
Cela fait une quinzaine de jours que l’armée syrienne, appuyée par l’aviation russe, mène l’offensive contre les zones rebelles dans la province de Deraa, qui fut en 2011 le berceau de la contestation contre le président Bachar al-Assad. Elle est aujourd’hui l’un des deux derniers bastions rebelles, l’autre étant une zone située dans le nord-ouest du pays, autour de la province d’Idlib. Dans le nord-est, ce sont les milices kurdes soutenues par les États-Unis qui contrôlent une large bande de territoire. La Jordanie et Israël refusent d’ouvrir leurs frontières
Les combats et les frappes aériennes ont déjà contraint plus de 250 000 civils de la province de Deraa – qui en compte 800 000 – à fuir leurs maisons, a rapporté l’ONU, précisant que ces personnes cherchaient refuge le long des frontières avec la Jordanie et Israël
Les deux pays ont dit qu’ils n’ouvriraient pas leurs frontières pour accueillir ces réfugiés – la Jordanie a accepté plus de 500.000 Syriens sur son sol depuis le début de la guerre civile – mais ils ont distribué un certain nombre de vivres à ces personnes.
Le sud-ouest syrien est une des « zones de désescalade » convenues l’an dernier par la Russie, la Jordanie et les États-Unis dans le cadre du processus d’Astana pour faire baisser le niveau de violences. Il y a une dizaine de jours, les États-Unis ont informé les rebelles syriens qu’ils ne devaient pas miser sur un soutien militaire américain face à l’offensive des troupes gouvernementales dans la région.
Reuters et AFP/JDN