Au Togo, les députés de l’opposition ont refusé il y a quelques jours de voter un projet de loi du gouvernement sur les réformes constitutionnelles. Contre toute attente, ils ont découvert, sans aucune explication, un surplus de leurs indemnités versées fin septembre. Ils ont alors décidé d’en faire un fonds pour venir en aide aux victimes des manifestations de l’opposition dans les villes de Mango, Bafilo et Sokodé. En découvrant le surplus sur leurs indemnités de fin septembre, sans information préalable de la questure de l’Assemblée nationale, ni de débat en séance plénière, 28 députés de l’opposition togolaise ont décidé d’en faire un fonds pour venir en aide aux victimes de répression des manifestations dans les villes de Mango, Bafilo et Sokodé. Ces députés sont notamment membres de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), du Comité d’action pour le renouveau (CAR), des Forces démocratiques pour la République (FDR), de l’Union des forces de changement (UFC) et de Sursaut Togo. Concours de circonstances Cette décision s’est faite par un concours de circonstances, précise Isabelle Améganvi, membre de la coalition des 14 partis d’opposition. « Nous avons décidé, en attendant d’avoir les informations précises sur la provenance de ces fonds, de parer au plus pressé en mettant ces fonds à la disposition des personnes vulnérables, notamment pour venir au soutien des familles éplorées, pour la prise en charge des blessés et pour venir en aide aux détenus qui ont été arrêtés et condamnés, non condamnés pour certains », explique-t-elle. La décision alimente la polémique, mais selon Isabelle Améganvi, « même quand nous aurons su la provenance de ces fonds, nous ne changerons pas la destination ». Rappel des indemnités de déplacement Après la décision des 28 députés de l’opposition, la questure de l’Assemblée nationale a déclaré, dans une mise au point, que ce surplus était un rappel des indemnités de déplacement prévues dans la ligne budgétaire du Parlement. L’opposition togolaise est à couteaux tirés avec le pouvoir depuis la mi-août. Les manifestations de rue y sont réprimées avec violence. L’opposition réclame le retour à la Constitution originelle de 1992 et le départ de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, date à laquelle il a pris la succession de son père.
Avec RFI