Dans les couloirs et le hall de l’hôtel Onomo, des tableaux uniformisés et multicolores peints avec une technique du « coulage au grain » selon l’expression de l’écrivain et collectionneur togolais Kangni Alem qui parle de la personnalité de l’artiste Rouquaiya Yasmine Yérima sur sa page Facebook.
Pour lui, cette personnalité transparait dans ces tableaux. Un travail soigné et méticuleux qui a conquis le public émerveillé venu soutenir l’artiste ce 10 avril 2022.
L’artiste nous amène à comprendre l’adversité. Une épreuve à subir ou à surmonter. Est-elle une fin en soi ? Que nous apprend-elle ? Pour la togolaise Rouquaiya Yérima reste ce feu nécessaire qui éprouve l’or pour le rendre pur, ces rochers sur lesquels viennent s’écraser les vagues pour monter plus haut, ce chaos qui enfante de l’harmonie. Pour elle, l’adversité vient donner un sens à la vie.
La souffrance est partout et nier cette idée ne la fera pas disparaitre. Les œuvres de Rouquaiya Yerima s’expriment au travers des formes aux contours bien colorés. Des têtes de personnes hors du commun sur lesquelles sont hissés d’autres têtes plus petites encore sont visibles sur ce travail artistique.
Adoptant le pointillisme, un mouvement artistique et pictural opérant par « petites touches » et qui utilise de petites zones de couleurs juxtaposées, l’artiste appelle au surpassement de soi. Elle explique sa philosophie peinte comme un appel à ne pas chercher forcément à ressembler aux autres de qui on est différent. Un défi s’impose alors pour aller au-delà de nos peurs en transformant les voix de nos têtes qui nous découragent.
Cette exposition d’œuvres d’art est faite par l’Institut Français du Togo qui a soutenu l’artiste à cause de son travail professionnel qui a mobilisé un grand public ce jeudi à Lomé. Le vernissage prend fin le 30 avril 2022.
Francisco LAWSON