L’Agence des Zones Économiques Spéciales (AZES) a lancé, ce lundi, les activités marquant son 10e anniversaire sous le thème : « Mise en œuvre des Zones Économiques Spéciales en RDC : Bilan, Défis et Perspectives ». Une décennie d’existence placée sous le signe de la relance industrielle, de l’attractivité économique et de la création d’emplois.

La cérémonie d’ouverture, organisée à l’hôtel Hilton dans la commune de la Gombe, s’est tenue sous le haut patronage du Ministère de l’Industrie, du Développement des PME et PMI. Autorités gouvernementales, anciens ministres de l’Industrie, partenaires techniques et financiers, opérateurs économiques et acteurs institutionnels ont répondu présents pour cette célébration à haute valeur symbolique.

Créée le 14 avril 2015, l’AZES a pour mission de promouvoir, encadrer et superviser les projets liés aux Zones Économiques Spéciales (ZES) à travers tout le territoire. Dix ans plus tard, l’agence recense une dizaine de projets, dont quatre ZES pleinement opérationnelles.

Dans son discours de bienvenue, la présidente du Conseil d’administration de l’AZES, Mme Joséphine Mbombo, a salué l’implication des parties prenantes dans la mise en œuvre de cette stratégie d’industrialisation, inscrite dans le Plan Directeur de l’Industrie de la RDC.

Au nom du ministre de tutelle, Louis Watum Kabamba, le directeur de cabinet, Clément Mushengezi, a rappelé les objectifs stratégiques des ZES : relancer la production locale, attirer les investissements privés, sécuriser l’accès au foncier aménagé et, surtout, générer des emplois décents. « Créer des emplois, créer des richesses : c’est le maître-mot », a-t-il insisté.

Une base pour aller plus loin
Prenant la parole, le directeur général de l’AZES, M. Auguy Bolanda, a dressé un bilan sans détour. « En dix ans, nous avons bâti une base solide pour faire de la RDC un véritable hub industriel en Afrique, surtout dans le cadre de la ZLECAF », a-t-il affirmé. Il a toutefois reconnu les nombreux défis qui freinent le déploiement optimal des ZES : manque d’infrastructures (routes, énergie), problèmes d’expropriation, absence de financement pour les études de faisabilité, et faiblesse des crédits budgétaires.

Parmi les pistes proposées, M. Bolanda recommande notamment : L’ancrage de l’AZES compte tenu de sa transversalité ; La mise en place d’un Fonds spécial dédié aux ZES ; La création de guichets uniques dans les zones pour faciliter les procédures et l’ouverture de représentations provinciales pour un maillage territorial efficace.
Intervenant à son tour, le directeur sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission Économique pour l’Afrique (CEA), Jean Luc Mastaki a replacé les ZES dans une dynamique continentale. Il a rappelé que les ZES ne sont pas une idée nouvelle évoquant même les « îlots de prospérité » de l’époque coloniale mais que celles de nouvelle génération doivent créer un véritable effet d’entraînement sur les économies locales. Il a recommandé la mise en place de guichets uniques et de mesures incitatives ciblées pour attirer durablement les investisseurs.

Des hommages et des perspectives
Moment fort de la journée : la remise de trophées de mérite à quatre anciens ministres de l’Industrie ayant chacun contribué à la mise en place et à l’évolution des ZES. L’ensemble du personnel de l’AZES a également été honoré, ainsi que les partenaires techniques et financiers tels que la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), la Société Financière Internationale (SFI) et COPIRED. Tous ont réaffirmé leur soutien à l’agence.

Des témoignages unanimes ont salué la compétence et le leadership du DG Auguy Bolanda, reconnu pour avoir conduit avec rigueur et détermination le développement progressif des ZES depuis leur création.
Les activités commémoratives se poursuivent ce mardi 15 avril avec une visite des ZES de Maluku et Kin-Malebo, situées au nord-est de Kinshasa, dans le cadre des journées portes ouvertes. Cette initiative vise à faire découvrir concrètement les projets en cours et à renforcer le dialogue entre investisseurs, institutions et communautés locales.
L’AZES est aujourd’hui un acteur reconnu sur la scène régionale et mondiale. Elle est membre de la World Free Zones Organization (WFZO) et de l’African Economic Zones Organization (AEZO). En RDC, elle travaille en synergie avec plusieurs institutions clés : ANAPI, FPI, DGRAD, ONEM, BCT, ARCA, entre autres.
Alors que la RDC cherche à diversifier son économie et à industrialiser son territoire, les Zones Économiques Spéciales apparaissent plus que jamais comme des catalyseurs essentiels pour transformer les potentialités du pays en richesses durables. À l’aube de cette nouvelle décennie, l’AZES entend poursuivre sur sa lancée, avec plus de moyens, plus de partenaires, et une vision encore plus intégrée de l’industrialisation.
Christiane EKAMBO