Dans l’Est de la RDC, des milliers de civils se sont déversés le matin de lundi 15 juillet 2024 dans la rue en ville de Butembo (Nord-Kivu) pour faire une marche pacifique sur une distance de plus de 30 km jusqu’à Musienene, c’est-à-dire aller et retour. Objectif : « dénoncer l’agression rwandaise et l’activisme l’ADF » dans l’Est du pays. C’est à l’initiative des organisations féminines et des groupes de jeunes.
Scandant des chansons de révolution, les manifestants estimés à des milliers ont fait les pieds pour atteindre Musienene, une agglomération située à une dizaine de Kilomètres à l’entrée sud de Butembo. D’autres ont utilisé des motos pour la cause,sans escorte des forces de sécurité. Dans la foule : des femmes, des jeunes patriotes, des acteurs politiques, des défenseurs des droits humains, des militants des mouvements citoyens et des groupes de pression. Tout au long du trajet, le message était clair vis-à-vis du M23.
« Nous sommes en train de manifester notre mécontentement par rapport l’avancée du M23 du côté de Kirumba. Nous disons non à leur arrivée en ville de Butembo, au grand nord surtout. C’est pourquoi nous manifestons avec toute la population pour montrer à la face du monde que nous ne sommes pas comme d’autres populations qui sont en train d’accueillir le M23. Nous ne sommes pas d’accord avec le M23 », a crié cet habitant qui a vu son business chuté à cause de la guerre.
Matokeo, un autre manifestant prône l’autodéfense. Il s’adresse alors au Président Tshisekedi. « Nous voulons la paix, nous appelons le président de la République de réagir à la situation qui se passe à l’est de la République, de donner des armes aux civils pour qu’ils puissent affronter le M23 et le chasser du pays », a-t-il dit trainant des jeunes derrière lui.
Cette expression populaire traduit la colère de tout le monde face aux exactions du M23. Ce qui doit nécessairement interpeller Corneille Nanga et sa suite, estime ce jeune.
« Corneille Nanga prétend voir ses hommes à Butembo. Nous le contredisons. Il est rebelle, et nous n’allons accepter le M23 entrer chez-nous. Nous les attendons. Et ils vont marcher sur notre sang », a lancé tout haut le citoyen.
L’action populaire a eu une incidence majeure sur les activités économiques au centre commercial. Outre la circulation timide sur les principales artères, les portes de boutiques, galeries, magasins, et plusieurs autres commerces sont restées fermées. Tard dans la soirée, des forces de sécurité étaient toujours pointés dans des points chauds de la ville pour parer à toute éventualité.
Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net