Située dans le département de Val-de-Marne, dans la région de l’Ile-de-France, Vitry-sur-seine est une villes très cosmopolite qui atteindra bientôt 100.000 habitants parmi lesquels environ une cinquantaine de nationalités. Ici, le métissage culturel occupe une place de choix. A titre d’exemple, c’est le cas notamment du « Village des musiques du monde » qui a lieu le 21 juin de chaque année à l’occasion de la fête de musique, a-t-on constaté à la faveur de la dernière fête de la musique où les musiques se sont croisées dans plusieurs coins de Vitry.
Le rayonnement culturel et citoyen est palpable grâce notamment à ses manifestations et infrastructures culturelles permettant la promotion ainsi qu’à la diffusion de toutes les disciplines artistiques confondues dont la musique, le théâtre, la danse…le cinéma, la littérature, les arts plastiques.
Au cours d’un entretien avec notre média, Guy Labertit, adjoint au maire en charge de l’Economie sociale et solidaire, commission communale de sécurité, droits des migrants et promotion des cultures du monde, a fait savoir que l’esprit de la ville est de traduire, à travers les mouvements culturels, la diversité des origines de la population de Vitry. Il revient également sur le mouvement associatif qui est riche dans cette ville. Ce qui explique le brassage culturel qui règne à Vitry. Interview.
Quelle place occupe la culture ici à Vitry-sur-seine ?
La culture occupe une place très grande à Vitry, du fait qu’elle est une tradition qui remonte au début des années 1960. Elle est une ville ouverte au monde dans laquelle la dimension culturelle était forte. Ce qui explique qu’aujoud’hui, nous ayons un théâtre municipal -le théâtre Jean Villard-, un cinéma municipal, une bibliothèque/médiathèque baptisée Nelson Mandela, etc. Nous avons également des installations du département notamment le Musée d’art contemporain de Val-de-Marne -MAC VAL, nous avons un centre chorégraphique, les écoles municipales artistiques avec environ 1600 élèves, etc. Voilà, la ville est vraiment dotée en installations culturelles.
Adjoint au maire en charge, entre autres, de la promotion des cultures du monde, quelles sont alors vos tâches spécifiques ici à la Mairie de Vitry-Sur-Seine ?
Etant longtemps engagé dans la dimension de la politique internationale au niveau national en France, et je dirai que Vitry est une ville cosmopolite avec plus de cinquante nationalités et j’ai remarqué que le mouvement associatif est riche dans cette ville. Nous avons plus de 450 associations dont 110 sont regroupées dans une association qui est le centre culturel de Vitry. Donc des gens originaires du monde entier. Mon objectif était donc de trouver des initiatives qui puissent faire que toutes ces différentes associations n’agissent pas les unes à côté des autres, mais de travailler plutôt ensemble. Ayant des moyens extremement limités financièrement, je me suis attaché à faire cette fête de la musique sous la forme de « Village des musiques du monde ». Elle a lieu le 21 juin de chaque année à l’occasion de la fête de musique. Nous sommes donc à notre 5ème édition. Il y’a vraiment un métissage et nous faisons le tour des continents, de l’Amérique, Caraibes, Europe, Afrique subsaharienne et maghrébine en passant par l’Océan Indien. Voilà, on arrive à couvrir tous les continents. Je pense que la musique est le vecteur le plus direct qui rassemble les gens. Evidément, la promotion de la culture du monde ne se limite pas seulement à la fête de la musique. Le théâtre Jean Villard, avec la nouvelle directrice, a une grosse dimension, je dirai francophone. Lors de la dernière saison (ndlr: 2018), il y’a eu sept spectacles vers l’Afrique et nous travaillons aussi beaucoup avec les Belges et évidément à travers eux, nous avons souvent des acteurs d’origine RD-congolaise qui sont présents. En plus de cela, il n’y a pas mal d’expositions dans la bibliothèque ainsi qu’au MAC VAL où se tient présentement l’exposition « Persona grata » traitant des questions migratoires. Bref, l’esprit de la ville est de traduire, à travers les mouvements culturels, la diversité des origines de la population de Vitry.
De manière particulière, quelle est alors la sauce africaine que la Marie de Vitry offre à sa population parce que l’on constate aussi une présence africaine rémarquable dans cette ville ?
D’abord, j’ai deux fonctions ici à la Mairie. Je suis chargé des droits des migrants, je dois dire que nous avons à Vitry un chargé de mission politique avec qui on travaille en étroite liaison. Là c’est la manière administrative et notre chargé de mission reçoit au moins 1300 personnes par an. Ce qui est assez considérable. Par exemple, dans le cadre de l’épanouissement culturel, nous avons eu une initiative « Raconte moi ta région, raconte moi ton pays » où il y’a eu plusieurs escales dans les pays africains. Plusieurs initiatives culturelles sont tournées vers l’Afrique s’agissant spécialement des questions migratoires. Là, je cite le centre social Balzac qui a accueilli les prestations théâtrales notamment avec les gens d’Afrique de l’Ouest…Je pense que c’est un grand bonheur pour la ville de Vitry.
Y a-t-il des échanges culturels, sous forme des jumelages, qui se font entre Vitry et d’autres villes du monde ?
De manière générale, nous travaillons beaucoup avec une sorte de plateforme des spectacles francophones. Ayant un certain traupisme africain au regard de mes activités passées, il y’a une volonté de lier les initiatives culturelles à la fois avec l’Amérique du Sud au continent africain, mais aussi avec le monde francophone. En plus, au niveau des droits des migrants, nous sommes partie prenante de l’ensemble d’associations de collectivité territoriale en lien pour être des terres d’accueil notamment avec la ville de Grande-Synthe dans le Nord de la France où une structure a été créée. Au plan dépatermental, nous sommes partie prenante d’un plan de migration et citoyenneté pour justement partager des bonnes pratiques en matière d’accueil. Nous ne sommes pas dans notre petit coin comme un village gaulois. Nous essayons de rayonner culturellement et citoyennement.
Patrick NZAZI depuis Paris