Des responsables d’organes de presse de Kinshasa sont réunis ce samedi 11 Juin 2022 à l’amphithéâtre de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Une formation qui s’est déroulée grâce à l’appui des organisations qui militent pour la promotion des journalistes en l’occurrence Journalist Human Rights (JDH/JHR-RDC) et Reporters sans frontières (RSF).
Il s’agit en substance d’un atelier de présentation aux chefs d’entreprise de presse de Kinshasa, de l’outil « Journalism Trust Initiative » en sigle « JTI « .
Cet instrument favorise la pérennisation d’un média de qualité et rentable à travers la norme officielle de type ISO.
C’est l’inovation qu’apporte « Journalism Trust Initiative » dans le secteur des médias congolais en particulier et du monde, en général. Grâce à la JTI, le média qui y adhère a la possibilité de procéder à sa certification au moyen d’un audit externe. Elle est téléchargeable librement à partir de la plateforme en ligne jti-app.com.
Confiant en ce nouveau procédé, le directeur exécutif de JDH, Prince Murhula a souligné que les médias ont une opportunité à saisir pour améliorer leur production journalistique. Il a ajouté que
JTI est une solution de marché qui va permettre de favoriser la crédibilité du journalisme de qualité.
Maîtrisant les contours du JTI, le représentant de l’organisation Reporters sans frontières, Marc Aboflan a souligné les avantages qui découlent à l’appropriation de cet outil par les médias. En substance, « la JTI incite les médias à améliorer leurs processus éditoriaux, permet notamment aux annonceurs d’identifier et de rétribuer le journalisme de confiance et enfin assainit l’espace informationnel au moyen d’un mécanisme d’autorégulation« .
Tirer profit du JTI
Marc Aboflan a démontré aux patrons de presse de la capitale de la RDC l’importance de la JTI qui favorise l’utilisation d’une norme qui répond aux besoins des médias. Pour lui, il est important que les dirigeants des médias puissent intégrer la donne du management dans l’organisation de leur entreprise de presse. Il faut inverser la tendance car affirme-t-il
« les buzzeurs des fakenews mènent la belle vie alors que les vrais médias tirent le diable par la queue« .
La satisfaction était visible du côté du patron du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), Tito Ndombi qui a invité les journalistes à s’approprier cet outil. « Ce que l’outil propose est à la portée de tout le monde et c’est à l’avantage de nos médias », a-t-il déclaré.
Pour un bon apprentissage, les journalistes ont été soumis à un exercice pratique. Ils ont procédé sous le guide de l’expert Marc Aboflan à l’évaluation de leurs entreprises à travers une démonstration en ligne de l’application.
« Journalism Trust Initiative » a été initiée par l’ONG Reporters sans frontières, chargée de sa mise sur le marché et de sa mise en œuvre mondiale. Elle a été élaborée par un panel d’experts internationaux selon le processus des normes d’ISO et sous l’égide du Comité Européen de Normalisation.
A ce jour, plus d’une centaine de médias ont déjà mis en œuvre, à différents niveaux d’avancement, cet instrument. A titre d’exemple, on peut retenir France Télévision, la radio Studio Kalangou au Niger, RTE en Irlande et CBC/Radio-Canada.
Christiane MUNOKI/journaldesnations.net