Dans une correspondance adressée à l’Organisation des Nations-Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco), le vice-premier ministre en charge des affaires étrangères, Christophe Lutundula demande à la hiérarchie de la mission Onusienne de prendre des mesures nécessaires pour que son porte-parole, Mathias Gillmann quitte le sol congolais dans un bref délai.
Cette décision tombe au moment où, en congé depuis 10 jours, Mathias Gillmann se trouve en France dans sa famille. Le ministre des affaires étrangères de la RDC explique la position du gouvernement suite aux déclarations faites par le porte-parole de la Monusco sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC, lesquelles sont considérées comme un aveu d’impuissance face au mouvement terroriste M23.
« Au regard de l’exacerbation regrettable actuelle des tensions entre la population civile et la Monusco, particulièrement au Nord-Kivu, tension dues notamment aux déclarations indélicates et inopportunes du porte-parole de la Monusco, Mr Mathias Gillmann », écrit le gouvernement congolais aux responsables de la Monusco.
Au cours d’un point de presse le porte-parole de la mission onusienne en RDC a déclaré:« ……si vous prenez d’un côté des militaires et des équipements pour lutter contre le M23, eh bien vous allez avoir des endroits où l’armée congolaise ne peut plus être présente de manière satisfaisante et où nous-mêmes, nos capacités vont être réduites. Nous n’avons pas des capacités extensibles à merci. L’armée congolaise n’a pas des capacités extensibles à merci ».
Le gouvernement congolais considère que la présence de ce fonctionnaire sur le territoire national n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité.
Et d’ajouter:« Le gouvernement congolais appréciera que des dispositions soient prises pour que Monsieur Mathias Gillmann quitte le territoire congolais dans le plus bref délai ».
En 2014, le gouvernement congolais avait déclaré Scott Campbell, directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, ( BCNUDH), persona non grata. C’était au lendemain de la publication d’un rapport de l’ONU sur de graves violations des droits de l’homme par les forces de sécurité congolaises.
La décision a été officiellement confirmée par le ministère des Affaires étrangères le 17 octobre 2014, en dépit des efforts déployés par Martin Kobler, alors chef de la mission de l’ONU en RDC (MONUSCO), afin de convaincre le gouvernement de reconsidérer sa décision.
Francis OTSHUDI/journaldesnations.net.