Avec l’appui de JHR, les professionnels des médias décortiquent l’apport de la nouvelle loi sur la presse pour la femme et la fille journaliste


Après 27 ans, de statu quo, la presse congolaise a enfin une nouvelle loi. Ce nouveau cadre légal est une véritable fondation posée dans le paysage médiatique Congolais. Pour éclairer la lanterne des professionnels des médias sur cette nouvelle loi du 23 mars 2023, l’organisation de droit canadien Journaliste Human Right (JHR-RDC) a organisé ce vendredi 5 mai un atelier de réseautage sur le thème : « l’Apport de la nouvelle loi sur la presse en RDC dans l’exercice du métier par des femmes et filles journalistes ».


A travers la facilitation de Christiane Ekambo, cet atelier co-organisé avec l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM) a permis à 15 journalistes hommes et femmes d’appréhender les innovations contenues dans cette loi. Prenant la parole en premier, Trésor Panda, chargé de la formation à JHR/RDC a indiqué que cette activité s’organise en marge de la journée de la liberté de la presse célébrée le 03 mai dernier à travers le monde.

Une vue des professionnels des médias en discussion autour de la loi sur la presse et son impact sur la femme et fille journaliste dans la salle des réunion de JHR


Appuyant la promulgation de la loi sur la presse, Trésor Panda, formateur chez JHR  informe que la lutte des partenaires et organisations tant internationaux que nationaux est allée depuis des années, dans le sens de plaider en faveur d’une législation qui libéralise l’environnement médiatique congolais. Il a précisé que cette activité est un cadre d’échanges sur l’opportunité qu’offre la nouvelle loi sur la presse aux journalistes et en particulier aux femmes et aux filles journalistes.

Instances de régulation, protecteurs de la liberté de presse

Présent à cette journée de réflexion autour du contenu et innovations de la nouvelle loi, le secrétaire général de l’Union Nationale de la Presse du Congolais (UNPC),   Jasbey Zegbia a planché autour du thème : « Rôle de l’instance de l’autorégulation dans l’environnement médiatique congolais ». Soulignant l’importance de l’autorégulation, le secrétaire général de l’UNPC déclare : « C’est donc pour protéger la liberté de la presse tout en conservant son indépendance par rapport au pouvoir public que des mécanismes de régulation et d’autorégulation chargé de veiller au respect des règles d’éthique et de déontologie sont institués ».


 Pour lui, « dans un espace médiatique comme celui de la RDC, l’autorégulation est indispensable » et d’ajouter que l’exercice  du métier d’informer peut facilement conduire non seulement à la violation de la loi mais aussi aux règles déontologiques dans la mesure où il s’inscrit dans un contexte social mettant en scène d’une part les instances médiatiques et les professionnels des médias, et d’autre part les pouvoirs publics et les acteurs sociaux.

Droit de réponse, un pas pour la femme journaliste

A l’issue des profonds échanges et discussions, menés sous la conduite de la facilitatrice, les participants ont noté à l’unanimité que cette loi apporte une innovation majeure. Si la nouvelle loi sur la liberté de la presse reste généraliste et non sexiste, elle offre tout de même un avantage à la femme et fille journaliste. Dans le cadre de cette nouveauté, en son article 112, la loi de la presse consacre « le droit de réponse ou de rectification comme rempart des professionnels des médias ».

La facilitatrice , Christiane Ekambo avec le secrétaire général de l’UNPC lors de l’atelier de JHR sur la loi de la liberté de la presse

Il s’agit sans nul doute, d’une opportunité qui ouvre la voie vers la dépénalisation du délit de presse. Le droit de réponse se présente comme une avancée qui sécurise la femme et jeune fille journaliste les écartant ainsi tout comme l’homme journaliste au risque d’emprisonnement. Toutefois, les milieux carcéraux demeurent très éprouvants pour la femme journaliste par rapport à l’homme, difficultés quand elle allaite ou au cours d’une grossesse, sans compter les infections et les traumatismes.

Keren Mawete/journaldesnations.net