Une histoire qui fait froid dans le dos. Ce mardi 5 septembre, Angélique Cauchy, agressée sexuellement dès l’âge de 12 ans par son entraîneur du club de Sarcelles (Val-d’Oise), Andrew Gueddes, a raconté devant une commission d’enquête le calvaire qu’elle a vécu pendant plusieurs années.
En mai dernier, elle avait déjà expliqué à Franceinfo avoir été « violée près de 400 fois par son entraîneur de tennis pendant deux ans ». Cela avait mené à la condamnation d’Andrew Gueddes à 18 ans de prison en 2021 pour viols et agressions sexuelles sur quatre jeunes filles âgées de 12 à 17 ans.
Ce mardi, Angélique Cauchy a donc décidé de témoigner une nouvelle fois dans le cadre d’une commission d’enquête lancée en juillet pour identifier « des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations de sport, du mouvement sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif ».
Et le récit est édifiant. Des pensées suicidaires « Ça s’est fait en quelques mois, en même pas deux ou trois mois, a-t-elle raconté. Et je lui ai dit :
non, il ne faut pas, ce n’est pas bien, moi je ne veux pas
Et il m’a dit : mais quoi ? Tu sais, ça arrive souvent les relations entraîneur/entraînée. On passe tellement de temps ensemble, c’est normal. Mais moi, je ne voulais pas du tout, il avait l’âge de ma mère. »
Ce calvaire a provoqué chez elle des idées sombres, allant jusqu’à vouloir mettre fin à ses jours. « J’avais un petit carnet avec les autographes des joueurs du PSG parce que j’allais les voir au camp des Loges, a-t-elle précisé.
Et entre ces feuilles, j’écrivais : j’en peux plus, il faut que ça cesse, je vais faire que tout s’arrête. » Angélique Cauchy a également raconté les méthodes de son agresseur, particulièrement rodées.
« Lui était originaire de La Baule et j’ai appris au cours du procès que c’était son mécanisme, a-t-elle expliqué. À chaque fois, il a amené ses victimes à La Baule, loin de chez elles, complètement déracinées, pour passer à des stades supérieurs. Ça a été les quinze pires jours de ma vie, il m’a violée trois fois par jour. » « Ça se savait » Le monde du tennis n’a, selon la victime, pas été surpris par cette affaire.
« Dans le milieu du tennis, ça se savait qu’il n’était pas correct avec les jeunes filles, a-t-elle assuré. Je ne parle pas de moi parce que moi ça ne s’est pas su. Mais pour les autres, il y en avait toujours qui disaient : oui, il est avec, il sort avec. Mais à 38 ans, on ne sort pas avec une jeune de 15 ans, encore moins quand on l’entraîne. »
Pire encore, une femme avait tiré la sonnette d’alarme et prévenu le président du club. Elle a alors eu pour seule réponse : « oui, mais il nous ramène des titres ». Un discours qui met une nouvelle fois en lumière les violences sexuelles dans le monde du sport.
Avec Le Parisien