Ouverture du 10ème Congrès ordinaire de l’UNPC : Discours de Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, Porte-parole du Gouvernement

Le Ministre de la Communication et médias, Porte-Parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe a donné le go ce mardi 17 septembre des assises du Congrès Ordinaire de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), au Centre Catholique Nganda. Dans un discours représentatif de l’image des soubressauts qui ont caractérisés la corporation, Son Excellence Patrick Muyaya fonde son espoir dans cet événement hautement historique qu’il qualifie à juste titre de « Congrès de la Renaissance ».   Pour le porteur de l’étendard du nouveau narratif, il s’agit d’un moment crucial pour prendre en compte les faiblesses constatées présentement et par les passées dans l’organisation et le fonctionnement de l’Union afin d’en tirer les leçons et de les corriger définitivement aujourd’hui. Cela garantirait des lendemains meilleurs pour ce corps de métiers appelé à retrouver ses lettres de noblesse en jouant véritablement son rôle de 4ème Pouvoir au sein de notre société. (Ci-dessous, l’intégralité du discours)

ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE MINISTRE

DE LA COMMUNICATION ET MEDIAS, PORTE PAROLE

DU GOUVERNEMENT, A L’OCCASION DE L’OUVERTURE

DU DIXIEME CONGRES ORDINAIRE

DE L’UNION NATIONALE DE LA PRESSE DU CONGO (UNPC)

Centre Catholique NGANDA, le 17 septembre 2024

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre,

Excellence Monsieur le Ministre d’Etat,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de mission

diplomatique et Représentants des organismes internationaux,

Mesdames et Messieurs les journalistes et professionnels des médias,

Distingué(e)s Invité(e)s, en vos titres et qualités ;

Mesdames, Messieurs,

Tous les jours finissent par arriver. Et ce jour tant voulu et tant attendu vient marquer le dénouement d’une longue marche vers la refondation de notre profession.

C’est ici l’occasion de féliciter les différents acteurs avec en premier Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix- Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO qui nous a engagé, par sa présence et ses mots, à amorcer le processus du changement de tout l’écosystème des médias en République Démocratique du Congo.

Dans sa suite, j’aimerais saluer le leadership de Madame la Premier Ministre, Cheffe du Gouvernement, Judith SUMINWA TULUKA qui a bien voulu réserver dans l’axe 4.5.1 du Programme du Gouvernement 2024 -2028 « la poursuite et le parachèvement de la réforme du cadre normatif et institutionnel de l’écosystème des médias. »

Je voudrais aussi, dans la même veine, saluer l’engagement, la détermination de vous, les professionnels des médias, à œuvrer pour que ce jour marque le début d’une nouvelle ère de la corporation des journalistes.

Mesdames et Messieurs,

Dès l’entame de ma mission à la tête de ce Ministère, nous avons tous fait le choix de la transcendance. Nous avons tous optés de nous unir et d’affronter ensemble les défis qui s’impose à notre profession.

Au cours des Etats Généraux de la Communication et Médias, nous avons tous eu le courage de poser, sans complaisance, le diagnostic de ce qui mine notre profession et de comment nous l’adaptons à l’évolution rapide de la technologie et de la concurrence qu’elle fait aujourd’hui aux journalistes professionnels.

Parmi les recommandations principales des 80 issues de nos travaux, hormis l’élaboration de la Loi Muyaya qui a adapté la Loi mère de notre profession aux exigences du 21ème siècle, la tenue de ce Congrès était l’autre forte recommandation.

Sa tenue permet non seulement de renouveler les textes organisationnels de l’Union mais surtout de doter les organes de cette dernière des animateurs capables de porter la nouvelle vision de la corporation à entamer ainsi l’autre étape consistant à mettre de l’ordre dans la profession.

C’est aussi sur vous, aujourd’hui, sur vos épaules que retombent la responsabilité de donner des réponses aux autres questions pendantes et vitales qui vont nous permettre de réaliser « la salubrité médiatique » conformément à l’engagement que nous avions pris face au Président de la République à l’occasion de la tenue des Etats Généraux de la Communication et Médias.

A ce sujet, permettez-moi de paraphraser Son Excellence Monsieur le Président de la République qui vous a dit, lors de l’ouverture des Etats Généraux de la Communication et Médias, je cite : « La balle étant dans votre camp, il vous revient donc de renforcer les organes de régulation et d’autorégulation, de vous assurer que ceux qui exercent le métier le font de manière professionnelle. Car, l’exercice de la liberté de la presse vous confère des droits, autant qu’il vous donne des obligations. » Fin de citation.

Mesdames et Messieurs,

Très chers Congressistes,

La tenue de ce Congrès, au-delà des objectifs que vous vous êtes assignés notamment à travers l’atelier préparatoire que vous aviez organisé, devrait vous permettre aussi de vous interroger sur le rôle crucial de votre profession dans l’encadrement de notre population.

Le journaliste, c’est le phare, la lumière d’une société. « Monsieur le journaliste », c’est comme ça que jeune, j’entendais être désigné « le journaliste ».

Ce titre illustrait, avec respect et considération, le travail indispensable et crucial que joue les journalistes dans l’encadrement de l’opinion. À l’époque tout ce que les gens savaient, ils ne le savaient que parce que les journalistes le disaient.

Aujourd’hui, vous êtes concurrencés grâce à l’évolution technologique par tout le monde. Même alors aucun de vos concurrents ne peut vous remplacer dans votre rôle à la fois d’éclaireur et de rempart de la société face à l’émergence des fake news qui inondent nos téléphones. Dans vos réflexions, tenez aussi compte du besoin du pays de faire face aux défis de plusieurs autres notamment l’agression dans l’Est de notre pays et la nécessité de construire, d’améliorer l’image de marque de la République Démocratique du Congo.

Il est tout aussi important de tenir compte du besoin de nous rassurer de ce qu’offrent le contenu de nos médias que nous devons impérativement concilier avec notre exigence d’éduquer nos enfants, de les informer et de les orienter vers ce qui contribuera à faire avancer notre pays.

Au nom du Gouvernement de la République Démocratique du Congo, je voudrais vous réitérer notre disponibilité à contribuer à l’émergence d’une presse libre et forte. Notre engagement à cheminer avec vous jusqu’ici est une preuve éloquente de notre détermination. Vous êtes le quatrième pouvoir, le poumon de notre démocratie. Il est essentiel pour vous de ne jamais l’oublier.

Mesdames et Messieurs,

Très chers Congressistes,

Nous avons l’opportunité de continuer à écrire l’histoire ensemble. Nous avons eu le mérite d’être les premiers rédacteurs de la nouvelle Loi. Dans son article 3, point 11, nous avons défini ce que nous entendons par journaliste professionnel comme : « Toute personne diplômée d’une école de journalisme reconnue par l’Etat Congolais et dont l’activité principale, régulière et rétribuée consiste à la collecte, au traitement et la diffusion de l’information ; Toute personne titulaire d’un diplôme de licence ou équivalent, suivi d’une pratique professionnelle de trois ans dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information au sein d’une rédaction d’une entreprise de presse reconnue par l’Etat. »

Au passage, les conditions d’accès au métier et à l’octroi de la carte professionnelle sont également reprises dans les articles allant de 8 à 13 de la Loi précitée pour filtrer en amont des moutons noirs, remettre de l’ordre dans la profession des journalistes et garantir l’obtention de la carte de la presse aux seuls professionnels des médias.

Et pour corser davantage ces conditions, l’article 121 stipule, je cite : « Quiconque s’est attribué indument la qualité de professionnel des médias dans l’une ou l’autre catégorie de métiers repris à l’article 3 de la présente Ordonnance-Loi ou qui a publiquement porté un insigne ou emblème destiné à faire croire à la jouissance de cette qualité et/ou à l’exercice de cette profession ou qui en a indument tiré bénéfice est puni conformément aux dispositions du Code Pénal Congolais ». Fin de citation.

Nous y avons intégré la presse en ligne et les médias communautaires et associatifs pour ne laisser personne en marge de la législation. Nous avons reconnu l’obligation pour l’état d’accorder les subventions et autres facilités aux médias.

Nous y avons coulé, de manière claire, les exigences pour la création et la gestion d’une entreprise de presse. Et le plus important ce que nous avons fait la moitié du chemin pour parvenir à la dépénalisation en rendant obligatoire le droit de réponse en faveur de toute personne lésée, au titre de réparation, avant toute saisine de la justice.

L’état a pris la responsabilité de faire sa part. Les Institutions de la République ont fait une bonne Loi, à vous de nous faire du bon journalisme.

Mesdames et Messieurs,

Très chers Congressistes,

Lors d’un échange en marge du lancement des travaux préparatoires de ce Congrès, je vous avais recommandé, tout en respectant votre liberté et votre indépendance, l’unité, l’inclusivité, la convivialité et la rigueur dans tout ce qui sera fait.

Sans vouloir revenir ni m’immiscer dans vos affaires, je vous suggère de prendre en compte les faiblesses constatées présentement et par les passées dans l’organisation et le fonctionnement de l’Union afin d’en tirer les leçons et de les corriger définitivement aujourd’hui. Cela garantirait des lendemains meilleurs pour ce corps de métiers appelé à retrouver ses lettres de noblesse en jouant véritablement son rôle de 4ème Pouvoir au sein de notre société.

Au sujet précisément des élections attendues à la fin de vos travaux, j’aimerais d’abord vous dire que c’est l’Union qui doit gagner. Et il y a lieu d’aborder cet exercice dans la sérénité et la transcendance qui vous ont caractérisé depuis les travaux préparatoires jusqu’à ce jour.

Vous êtes le poumon de la démocratie. Votre attitude dans la manière d’aborder cette échéance doit être le reflet de ce que vous exigez aux acteurs politiques. Personne ne sera perdant au bout de cet exercice. Car chacun d’entre vous a sa place et son rôle à jouer dans la refondation et dans l’exercice de notre métier.

Mesdames et Messieurs,

Très chers Congressistes,

De ce Congrès que vous avez bien voulu baptisé Congrès de la renaissance, nous devons faire renaître la profession dans son âme.

Vous devez, à travers ses organes notamment la Commission de la Carte, redonner le poids qu’il faut à cette Carte professionnelle ; et à travers la Commission de Discipline, être vous-mêmes les juges de vos dérapages.

En le faisant, nous pouvons faire un front commun contre la désinformation, contre le Congo Bashing. Un front commun contre les anti-valeurs. A travers vos médias, nous nous serons réapproprié notre histoire et vous reprendrez de ce fait votre rôle d’historiens du présent. Il est temps de jouer votre rôle de lumière de notre société.

Je ne saurai clôturer ce discours sans réitérer nos sincères remerciements au Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO pour sa disponibilité et pour son accompagnement toujours déterminé à chacune de nos initiatives. En se levant aux côtés de la presse, il démontre chaque jour par ses actes que la démocratie respire bien au coeur de l’Afrique.

 À vous chers journalistes et professionnels des médias – Congressistes, je voudrais vous dire que la survie de la profession dépend de vous et que notre pays compte énormément sur vous afin de faire votre part dans ce processus de retour à la norme de notre beau métier.

Par ces mots, je déclare ouverts le dixième Congrès ordinaire de l’Union Nationale de la Presse du Congo.

Que vive la Presse,

Que vive la République Démocratique du Congo,

Je vous remercie !

Patrick MUYAYA KATEMBWE

Ministre de la Communication et Médias

Porte-parole du Gouvernement

Laisser un commentaire