Kinshasa: les journalistes des médias en ligne réfléchissent sur la nécessité d’un cadre juridique adapté

Qui est journaliste-web? Qui ne l’est pas? Quel régime et cadre juridique adapté pour la presse en ligne en République Démocratique du Congo? Voilà les grandes questions qui ont été soulevées lors de l’atelier sur les entreprises de presse en ligne en RDC du 9 au 10 septembre 2021 au Centre Culturel Boboto dans la commune de la Gombe.

Le président du Conseil Supérieur de l’audiovisuel et communication ( Csac ) intervenant aux assises sur le secteur des médias en ligne en RDC

Organisé par l’Association des Médias d’information en ligne de la RDC, MILRDC en sigle, en collaboration avec Internews, l’USAID, le collectif 24 et FIH 360. Ces assises qui ont été animées par plusieurs experts en droit à l’occurrence Maître Kodjo Ndukuma, Maître Charles Mushizi et Maître Junior Luyindula, ont connu la participation de 40 journalistes-web issus des principaux médias en ligne et pureplayer basés à Kinshasa.

Un écosystème favorable

Dans son mot de bienvenue, le président de MILRDC, Israël Mutala, a rappelé la nécessité de disposer d’un meilleur écosystème des médias d’information en ligne. Les intervenants ont pour leur part outillé les participants sur les généralités de la lex électronica, sur la valeur ajoutée d’être reconnu comme journaliste web et sur la forme juridique idéale à adopter pour les entreprises de presse en ligne en RDC.

Une vue des participants aux assises des médias d’information en ligne de la RDC avec l’appui d’Internews à Kinshasa

La deuxième partie de cet atelier a été mouvementée par une tempête de cerveaux durant laquelle, le président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (Csac), Tito Ndombi a planché sur les enjeux du contenu de l’information en ligne et les défis de son contrôle.

Ce dernier a indiqué que jusqu’à ce jour, le secteur des médias en ligne évolue sans réglementation. C’est ainsi qu’il a convié les patrons des entreprises de presse en ligne à mutualiser les efforts en attendant ce baromètre devant servir de régulateur à ce secteur.  » Même s’il faut une loi ou une réglementation, il faut que celle-ce soit discutée avec les acteurs », a-t-il ajouté.

Me Godefroid Kabongo, pour sa part a mis l’accent sur les dérives du contenu dans le secteur des médias en ligne tout en soulignant que les fautes commises dans le numérique peuvent aller au-delà des frontières nationales. « D’où, la nécessité d’un travail de fond », a-t-il suggéré.

Pour un adapté cadre

Après une profonde cogitation deux jours durant, les professionnels des médias présents ont émis des propositions et recommandations à porter aux états généraux de la presse congolaise qui seront organisés très prochainement.Au registre des recommandations, les journalistes web demandent au Ministère de tutelle des médias, d’appuyer l’assainissement du secteur et favoriser sa dotation en un cadre légal adapté.

Ils ony également plaidé pour l’allègement des conditions requises pour l’autorisation de fonctionnement d’un média d’information en ligne, en s’affranchissant de la logique liberticide de l’arrêté ministériel du 14 juin 2018 n°011/CAB/M-CM/LOM/2018.

Ce moment était une occasion pour le président de MILRDC et son comité de rappeler le contenu du statut de cette association. Très satisfaits des discussions soulevées lors cet atelier, les participants ont émis le vœu de prendre part à un autre atelier qui sera axé essentiellement sur les aspects économiques de la presse en ligne.

Ben EKAMBO