Les enfants nés des parents tués lors des massacres et enlèvements des civils dans la Région de Beni au Nord-Kivu vivent dans des conditions très précaires. Ces orphelins vulnérables sont encadrés au sein de l’orphelinat Marie de Beni, une initiative propre d’une femme de troisième âge de Beni.
Abordée par Journal des Nations, Grâce Somana, orpheline, affirme qu’elle traverse une vie difficile depuis la disparition de ses parents. «Quand j’ai besoin de quelque chose et que je ne la trouve pas, je pense directement à mes parents qui devraient tout faire pour moi s’ils étaient encore vivants», a-t-elle déclaré avec des larmes aux yeux.
Agée d’une dizaine d’années, cette orpheline compte réaliser ses rêves malgré toutes les difficultés auxquelles elle fait face dans sa vie quotidienne.
«Je compte travailler à la douane comme Déclarante. Je crois que ce boulot me permettrait de subvenir à mes besoins vitaux et ceux de mes petits frères, mais tout sera possible dès que la paix sera instaurée dans notre région en facilitant notre éducation», a-t-elle souhaité.
Au même moment, Grâce Somana exhorte d’autres orphelins à se méfier des anti-valeurs du genre “enfants de la rue, professionnels de sexe, voleurs, etc.”,car d’après elle, Dieu demeure le Père des orphelins.
Cette jeune fille fait partie des 26 orphelins encadrés au sein de l’orphelinat Marie de Beni. Fille courageuse et prête à aider tout le monde, Grâce Somana avait perdu ses parents lors des massacres des civils dans la localité de Eringeti en territoire de Beni. Elle a été conduite dans ce centre d’encadrement par des personnes de bonne volonté.
La vie difficile à l’orphelinat
Implanté dans le quartier Boikene dans la commune de Ruwenzori en ville de Beni, l’orphelinat Marie compte 26 orphelins de divers âges parmi lesquels 14 filles et 12 garçons. Le plus petit de tous a 2 ans d’âge.
Charline Katsuva, cette dame courageuse et engagée de 65 ans fait savoir que c’est depuis sa jeunesse qu’elle s’est décidée à consacrer le reste de sa vie à encadrer les vulnérables, tout juste après la mort de son enfant.
Malheureusement Madame Charline Katsuva affirme qu’elle se heurte à nombreuses difficultés dans l’encadrement de ces futurs cadres, c’est entre autres le manque des frais de soins médicaux, de l’éducation, des vivres, de location etc.
«Avant de me lancer dans cet acte humanitaire, j’avais un restaurant, une échoppe et deux motos-taxi. Je me suis décidée de tout vendre, y compris ma parcelle pour l’intérêt de ces orphelins qui étaient devenus nombreux, mais aussi parce qu’il n’ y a aucun gouvernement qui pourra m’aider», a indiqué Charline Katsuva, qui note, je cite : «seules les personnes de bonne volonté assistent ces vulnérables en leur amenant des vivres et non vivres.
Elle plaide pour le retour de la paix sur l’ensemble de Beni dans le but de mettre un terme à ce fléau, «lorsque j’apprends qu’il y a eu encore massacres des civils, je reste inquiète vu que je sais qu’on va m’amèner d’autres orphelins.
Soucieuse de l’avenir de ces progénitures, Charline Katsuva appelle les organisations humanitaires nationales et internationales à braquer leurs regards vers ces derniers qui ont besoin d’un soutien financier, moral, éducatif afin de faciliter la réalisation de leurs rêves.Tous ensemble, soutenons les orphelins, souhaite cette femme de troisième âge de Beni.
Djiress BALOKI depuis Beni