Le 31 décembre 2017 approche à pas de géant. Kabila échappe au marasme grâce à la mission salvatrice de Nikki Haley, ambassadrice des États-Unis à l’ONU.
En passage éclair à Kinshasa, Nikki Haley, baptisée « Nikki Minaj » par les Kinois en référence à la star américaine de la musique, a, comme la CENCO en 2016, apporté un ouf de soulagemnt au Président Kabila qui, de plus en plus, se rapprochait de la ligne rouge. Avant de regagner son pays, la diplomate américaine s’est entretenu durant près de deux heures avec le Chef de l’État. Rien n’a filtré de leurs échanges.
Au sortir de la rencontre, l’envoyée spéciale du Président Trump a, devant la presse locale et internationale, laissé entendre: « Si les élections ne sont pas organisées en 2018, la RDC ne pourra pas compter sur l’appui de la Communauté internationale et celui des USA… Le président de la République doit dire que les élections doivent être organisées en 2018… ». Ces propos qui frisent l’ingérence n’ont pas semblé inquiété le Président Kabila.
Pourtant, au sujet de l’organisation des prochaines élections, Joseph Kabila, lors de son dernier discours sur l’état de la Nation devant le Parlement réuni en congrès, a déclaré: « Ce processus -électoral, ndlr- étant l’œuvre des Congolais, financé par les Congolais eux-mêmes, aucune ingérence étrangère ni dans son pilotage, moins encore dans son déroulement, ne sera tolérée. Comme dans tout autre pays membre des Nations Unies, il s’agit là d’une question de politique intérieure et relevant, en conséquence, de la souveraineté nationale ».
De quel appui Nikki a-t-elle parlé? Pourquoi le Président RD-congolais n’a pas réagi lorsque Nikki cogne en termes clairs d’ingérence « le Président doit dire… »?
Pourquoi a-t-elle parlé des élections en 2018 sans préciser le mois? Louche! De l’avis de certains analystes politiques, le silence du Raïs prouve à suffisance la mission anti-inflammatoire de Nikki Haley lui permettant de franchir dans la quiétude la fatidique date du 31 décembre 2017.
Cette date qui a fait signer plusieurs manifestes occasionnant la naissance de nombreux mouvements citoyens avec le seul objectif de faire partir Kabila du pouvoir au 31 décembre 2017. « La visite de Nikki en RD-Congo ne fera pas organiser les élections en 2018, elle vient juste apaiser les esprits, c’est une mascarade! », lâche un analyste politique qui a requis l’anonymat à Journal des Nations.
L’Opposition tient-elle encore le cap?
A décrypter les propos du président du comité des sages du Rassemblement des forces politiques et sociales acquise au changement, Pierre Lumbi, tout laisse voir que cette plateforme politique est encore à la recherche de nouvelles négociations.
«Notre position est claire et net. Si d’ici au 31 décembre il n’y a pas d’élections ou s’il n’y a pas de signaux clairs, précis et avec des garantis de la communauté internationale, nous irons aux élections, mais sans le Président Joseph Kabila».
Que veut dire réellement ces termes « Si d’ici au 31 décembre il n’y a pas d’élections ou s’il n’y a pas de signaux clairs, précis et avec des garantis de la communauté internationale… »?
N’est-ce pas envisager un troisième dialogue? Le retour fantôme sans inquiétude de Vital Kamerhe au sein de l’Opposition, lui à qui on avait retiré toute confiance, qui semblait trahir son camp, laisse également confirmer une quelconque négociation en gestation avec le Pouvoir en place.
Il y a peu, la Secrétaire générale du MLC Ève Bazaiba, lors d’une interview à Jeune Afrique dira: « nous avons été naïfs de faire confiance à Kabila… ». Alors que Nikki ne leur a pas précisé le mois de la tenue des élections en 2018, et ils ont accepté la réintégration de Kamerhe, ne vont-ils pas encore faire confiance à Kabila pour une nouvelle transition et regretter après?
Comment comprendre qu’il n’y a eu aucune déclaration politique officielle de la part de l’UDPS, ni du Rassop, moins encore du MLC après le passage de la belle « Nikki Minaj »? Après cette analyse, tout laisse confirmer que c’était un dialogue masqué qui vient de se tenir avec la haute médiation de Nikki Haley. L’avenir nous confirmera davantage. Voyons…
René KANZUKU