Le transport aérien congolais souffre d’une irrégularité notoire. On n’est jamais sûr de quitter à l’heure quand on décide de prendre un vol national et l’inquiétude d’être débarqué fait partie du lot quotidien des passagers. Les vols à l’intérieur du pays sont souvent perturbés parfois même annulés. À une certaine époque, la défunte compagnie aérienne du Zaïre « Air Zaïre » était surnommée « Air peut-être ». Dans un communiqué rendu public ce jeudi 25 octobre 2018, la Banque africaine de développement-BAD- vient d’octroyer plus de 121 millions de dollars à la RDC pour améliorer son transport aérien.
Cette enveloppe est destinée à financer la phase II du Projet prioritaire de sécurité aérienne-PPSA-, qui vise à développer un réseau intégré de transports, capable de relier tous les pôles économiques du pays.
« Ce projet devrait contribuer à améliorer durablement le transport aérien en RDC, en le rendant sûr et fiable, et ainsi renforcer son rôle dans le désenclavement intérieur et extérieur du pays », a expliqué Ousmane Doré, directeur général de la Banque pour l’Afrique centrale, qui souligne combien le secteur du transport aérien s’avère essentiel, sinon vital, pour les zones reculées de l’arrière-pays congolais.
Déployé sur quatre ans, ce projet prévoit notamment la réhabilitation des infrastructures aéroportuaires de Kindu (est de la RDC), de Kisangani (nord) et de Mbuji-Mayi (sud), l’acquisition d’équipements de navigation aérienne, le renforcement des capacités des personnels techniques de l’Autorité de l’aviation civile et de la Régie des voies aériennes, ainsi que l’adhésion de la RDC au Marché unique du transport aérien en Afrique-MUTAA-. Lancée en 2010, la phase I du Projet prioritaire de sécurité aérienne, que la Banque africaine de développement avait financée à hauteur de 145,5 millions de dollars, avait permis l’achat d’équipements de navigation aérienne, la mise à niveau des infrastructures aéroportuaires des trois principaux aéroports de la RDCongo, à savoir, Kinshasa-Ndjili (ouest du pays), Lubumbashi (sud) et Kisangani.
René KANZUKU