L’OMS demande plus d’investissement pour la vaccination en Afrique


Les experts du groupe consultatif du Bureau Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé -OMS- se sont réunis du 5 au 7 décembre à Johannesbourg, en Afrique du Sud sous l’égide de cette grande organisation, dans le cadre de la réunion semestrielle du Groupe consultatif technique régional sur la vaccination-RITAG-.
Au cours de ces 3 jours des travaux intenses, les experts de la RITAG ont mis l’accent sur des questions urgentes telles que l’accès aux vaccins abordables pour les pays à revenu intermédiaire, l’élimination du tétanos maternel et néonatal en Afrique et la prise en charge du choléra dans les situations d’urgence. La question du financement des vaccins était également à l’ordre du jour.
Pour souligner l’importance de ces travaux de la RITAG, le Professeur Helen Rees, présidente de cette entité technique de l’OMS a indiqué : « Nous avons identifié certaines des difficultés et opportunités majeures. Je suis convaincue qu’ensemble, nous pouvons et nous allons endiguer la vague de maladies évitables par la vaccination à travers le continent».
Malgré les vastes campagnes répétitives de vaccination, la couverture vaccinale des enfants africains qui reçoivent la troisième dose du vaccin diphtérie-tétanos-coqueluche -DTC3-  a enregistré un statu quo à un taux de 74%. C’est à juste titre qu’en 2016, lors de la semaine mondiale de la vaccination, le Dr Flavia Bustreo,
Sous-Directeur général à l’OMS pour le Groupe Santé de la famille, de la femme et de l’enfant et Vice-Président du Conseil de l’Alliance du vaccin-Gavi-, a exprimé son regret en soulignant : « Bien qu’on ait assisté à des progrès de la vaccination dans le monde, la couverture vaccinale mondiale a marqué le pas ces dernières années». A ce jour, l’afrique enregistre environ 500.000 décès par an d’enfants de moins de cinq ans, soit environ 56 % des décès dus aux maladies évitables par la vaccination dans le monde.
Force est de constater qu’au rythme actuel, le continent africain ne pourra pas atteindre l’objectif du Plan d’action mondial pour les vaccins-GVAP- et du Plan stratégique régional pour la vaccination –RSPI- de 90 % de couverture vaccinale nationale d’ici 2020.
L’Afrique s’approche de l’éradication de la poliomyélite et par ricochet, on assistera à une réduction de 50% du financement entre 2017 et 2019. A cet effet, les participants à la réunion du Groupe consultatif technique régional sur la vaccination ont souligné l’importance pour les gouvernements de la région d’accroître le financement pour s’assurer que l’arrêt du financement de la poliomyélite n’annihile pas les progrès enregistrés en matière de vaccination depuis des décennies.
De son côté, Le Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, a déclaré : « Nous avons fait d’énormes progrès au cours des dernières années, mais beaucoup reste encore à faire pour s’assurer que tous les enfants, peu importe où ils vivent aient accès aux vaccins dont ils ont besoin et qui sauvent également des vies».
En outre, les efforts ne cessent d’être conjugués pour aller de l’avant tel que le témoigne l’implication des chefs d’Etats avec l’adoption d’État de la Déclaration d’Addis-Abeba sur la vaccination lors du 28ème Sommet de l’Union africaine du 30 au 31 janvier 2017 à Addis-Abeba en Ethiopie.
Christiane MUNOKI EKAMBO

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