La commune d’Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni (Nord-Kivu), a vécu ce jeudi 11 septembre 2025 une journée de deuil décrétée par la société civile forces vives. Cette initiative faisait suite au massacre de 18 civils perpétré dans la nuit du 8 au 9 septembre par les rebelles ougandais ADF au village de Fotodu, situé à l’ouest de la commune.
Dès les premières heures, les activités socio-économiques, scolaires et de transport sont restées paralysées. Boutiques, marchés et établissements financiers ont gardé portes closes. Même les écoles, qui fonctionnaient timidement malgré la grève des enseignants, ont renvoyé leurs élèves. Seules les structures sanitaires et quelques pharmacies sont demeurées opérationnelles.
Dans un communiqué signé par Kasereka Syayira Darius, premier rapporteur du noyau local de la société civile, l’organisation avait appelé la population à observer cette journée en hommage aux compatriotes assassinés dans des conditions atroces. L’appel a été massivement respecté.
Pour prévenir tout débordement, des forces de l’ordre ont été déployées aux points sensibles de la commune. La journée s’est déroulée sans incident majeur, conformément au caractère pacifique rappelé par les organisateurs.
Tout au long de la journée, de nombreux habitants se sont rendus dans les lieux de deuil pour honorer la mémoire des victimes. Entre tristesse et colère, beaucoup ont exprimé leur désarroi face à l’insécurité persistante. « Jusqu’à quand ces massacres vont-ils continuer ? », s’interrogeaient des voix dans les carrefours d’Oïcha.
Cette mobilisation citoyenne s’inscrit dans une série d’initiatives locales visant à dénoncer la recrudescence des attaques meurtrières dans la région de Beni et à rappeler aux autorités leur responsabilité de protéger les populations civiles.
Gloire Tsongo/Beni
