Nord-Kivu : Butembo paralysée par une journée ville morte en mémoire des victimes des massacres

La ville commerciale de Butembo, au Nord-Kivu, a connu ce jeudi 11 septembre 2025 une paralysie quasi totale de ses activités socio-économiques et scolaires. Cette mobilisation faisait suite à l’appel à une journée ville morte lancé par les mouvements citoyens Parlement Debout de Furu et Véranda Mutsanga/section Butembo, en solidarité avec les victimes des récentes attaques attribuées aux rebelles ADF dans les territoires de Beni et de Lubero.

Au centre-ville, galeries, boutiques, magasins et officines pharmaceutiques sont restés fermés. Banques, sociétés de microfinance, maisons de télécommunication et stations-service ont également cessé toute activité. Le transport en commun a été fortement perturbé, et la plupart des écoles sont demeurées vides, les rares élèves présents ayant été renvoyés par leurs enseignants.

Selon plusieurs habitants, l’appel a été largement respecté.

« Nous sommes en Furu, au siège du Parlement Debout. La ville est calme, la population a respecté l’appel pour compatir avec les victimes des massacres. Nous avons eu pitié d’eux, c’est pourquoi nous n’avons pas travaillé », a témoigné un citoyen rencontré sur place.

De leur côté, les organisateurs ont salué l’adhésion de la population tout en exhortant les autorités à assumer pleinement leurs responsabilités face à la dégradation sécuritaire.

« Nous sommes fatigués, les enfants du Nord-Kivu souffrent. Si les autorités ont échoué, qu’elles nous le disent et qu’elles nous donnent des armes pour nous défendre », a lancé un militant.

Aristote Mathe, activiste de la Véranda Mutsanga, a félicité la population pour son engagement, tout en appelant le gouvernement à redoubler d’efforts pour restaurer la paix.

Des tensions ont toutefois été signalées dans certains quartiers, notamment à Furu et Mutsanga, où des manifestants ont érigé des barricades. Les forces de l’ordre sont intervenues à coups de gaz lacrymogènes et de tirs de sommation pour dégager la voie publique. Selon les organisateurs, plusieurs blessés ont été enregistrés parmi les protestataires.

Pour rappel, plus de 70 civils ont été massacrés à Manguredjipa, dans le territoire de Lubero, et 18 autres à Fotodu, dans le territoire de Beni, lors des attaques survenues dans la nuit du 8 au 9 septembre 2025.

Gloire Tsongo/Beni

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