Beni : un site sacré des Yira attaqué par des présumés ADF à Muthendero

Une partie de la localité ciblée par les présumés ADF

Emoi et désolation ce jeudi 16 septembre 2021 après le passage des présumés combattants des forces démocratiques alliées (ADF) dans la localité de Muthendero-Isale, chefferie des Bashu en territoire de Beni (Nord-Kivu).

Six civils tués, trois autres blessés et des maisons incendiées. C’est le bilan qui illustre l’incursion sanglante des assaillants dans ce lieu sacré de la communauté Yira. Parmi les victimes figurent Kathembo Kamali, un gardien de coutume du clan des Vasukali, indique notre source dans la zone.

D’après la société civile de la chefferie des Bashu, les rebelles ont surgi dans le village vers 22 heures locales de mercredi. L’opération a duré plusieurs heures entrainant ainsi une panique générale dans le village suite aux coups de balles. Des rescapés affirment avoir vu des assaillants habillés en tenue similaire à celle des soldats congolais lors de l’assaut.

« Les civils ont été tués au niveau de Kilahu à Muthendro. Ils étaient tous dans leurs maisons d’habitation. Mais, ils ont retiré le chef coutumier de son domicile, puis tiré sur lui près d’un lieu de deuil à côté du feu », témoigne le président de la chefferie des Bashu, Mumbere Wangeve.

« L’ennemi est arrivé. Nous avons trouvé 6 corps sans vie, tous des civils connus dans le village. Les dégâts matériels sont énormes. Nous sommes inconsolables », ajoute pour sa part Kavira, une cultivatrice des maniocs dans la zone.

Joint par Journaldesnations.net, le député provincial Saidi Balikwisha appelle les élus nationaux à initier une action parlementaire : « demandant la mise en application de l’article 63 de la constitution qui consacre la défense ou la sécurité du territoire national à tous les citoyens ».

Pour cet élu du territoire de Beni : « Nous avons des jeunes qui sont prêts à servir à côté des FARDC. Nous constatons qu’elles ont actuellement un problème des effectifs. Quand l’ennemi entre à Muthendero, alors que nous pensions que nous avions des militaires un peu partout-là ».

L’armée congolaise n’a rien communiqué à propos de l’attaque qui pousse la population à se déplacer vers des zones censées être sécurisées dont la ville de Butembo.

Djiress BALOKI/correspondant au Nord-Kivu