Au Burundi, l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a tiré la sonnette d’alarme ce mardi 6 mai 2025 concernant les conditions de vie extrêmement précaires de plus de 18 000 réfugiés congolais installés sur le site de Musenyi. Ces réfugiés, en majorité originaires des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ont fui les violences armées opposant les Forces armées de la RDC (FARDC) aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
Situé dans le sud-est du Burundi, le site de Musenyi a été conçu pour accueillir un maximum de 10 000 personnes. Il héberge aujourd’hui plus de 18 000 réfugiés, soit près du double de sa capacité. MSF dénonce une crise humanitaire et sanitaire urgente.
« Le site est vulnérable aux inondations et les conditions d’hygiène y sont extrêmement critiques », a alerté MSF, précisant avoir mis en place des unités d’isolement pour prévenir le choléra, distribué plus de 8 000 moustiquaires et planifié une campagne de pulvérisation contre les moustiques pour lutter contre le paludisme.
Parmi les réfugiés se trouvent des enfants et des personnes vivant avec le VIH. Une campagne de vaccination contre la rougeole a permis d’immuniser 8 500 enfants sur le site. Cependant, les services de santé sont largement dépassés par l’afflux massif.
« Les services médicaux sont débordés : certains réfugiés, notamment ceux vivant avec le VIH, n’ont plus accès à leur traitement », a déploré MSF, qui attribue cette situation à une baisse significative des financements humanitaires.
Dans ce contexte, l’ONG appelle à un soutien accru pour répondre aux besoins médicaux, nutritionnels et psychosociaux des réfugiés, afin d’éviter une catastrophe humanitaire.
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 230 000 personnes ont été déplacées au Kivu depuis le début de l’année 2025, en raison de la détérioration du conflit opposant les FARDC et les jeunes patriotes Wazalendu aux rebelles du M23, soutenus militairement par le Rwanda.
Djiress BALOKI