Kasaï-Central: Procès du meurtre des deux experts de l’ONU, les avocats des prévenus interrompent leur prestation devant la cour militaire

C’est depuis jeudi 14 octobre 2021 que les audiences sont suspendues à la cour militaire de l’ex Kasaï occidental dans le cadre du interminable procès du meurtre des deux experts des Nations unies. Toutefois, le 1er président de la cour militaire lors d’une audience a déclaré que ce procès tend vers la fin.

Aujourd’hui, les avocats conseils des prévenus impliqués dans ce double meurtre ont séché au procès pour protester contre l’arrestation de leur confrère qu’ils qualifient d’arbitraire. Maître Prosper Kamalu est détenu dans un cachot de l’auditorat militaire depuis plus de trois semaines.

La justice militaire lui reproche la détention d’une vidéo du 12 mars 2017 mettant en cause le meurtre de la Suédoise Zaïda catalan et l’américain Michael Sharp deux experts de l’ONU tués à Moyo musuila.

Dans une correspondance du 14 octobre 2021 adressée au 1er président de la cour militaire de l’ex Kasaï occidental, le bâtonnier de l’ordre des avocats du Kasaï central reproche à cette juridiction militaire la violation de procédure en ce qui concerne l’arrestation de Prosper Kamalu avocat de son état et les tortures auxquelles il est soumis.

Me Christophe Kawaya s’insurge contre la détention d’un avocat par la justice militaire alors que cet auxiliaire de la justice a été invité par l’auditorat à titre de renseignant de seconde main. Considérant ce manque de coopération entre la justice militaire et le barreau du Kasaï central, Me Christophe Kawaya parle également des lettres de demande de liberté provisoire en faveur de leur confrère, demandes formulées et introduites auprès de la cour militaire mais qui du reste demeurent sans suite.

C’est pourquoi, le Bâtonnier Kawaya a décidé de suspendre la prestation des avocats devant la juridiction militaire dans ce procès jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause à leur demande. Car, renchérit-il dans sa correspondance, « un renseignant doit comparaître en homme libre selon la loi, au cas contraire cela devient une arrestation arbitraire et détention illégale ».

Pour rappel, Me Prosper Kamalu, Roger Boshab, Israël Ntumba, tous trois en détention et Sosthene Kambidi journaliste correspondant à l’AFP en liberté provisoire sont poursuivis par la justice militaire dans une affaire de la vidéo du 12 Mars 2017.

Par Christophe Mabanga correspondant à Kananga