En ville de Butembo (Nord-Kivu), des étudiants de l’Université officielle de Ruwenzori (UOR) ont séché les cours ce vendredi 24 septembre. Des tracts lancés la veille étaient déjà prémonitoires à la tenue de cette manifestation. Ils protestent contre la fermeture de la faculté de Médecine qualifiée de « non-viable » au sein de leur institution étatique conformément à la circulaire du Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Muhindo Nzangi.
C’est aux environs de 9 heures locales que les étudiants issus de différentes facultés se sont rassemblés dans la cour de leur site universitaire de la concorde pour exprimer leur ras-le-bol. C’est là que leur marche de protestation devrait commencer.
Hélas! Des éléments de la police et de l’armée congolaise sont déployés à ce lieu avant le début de la procession. Pas question pour les manifestants d’accéder à la rue pour se diriger vers la mairie où ils comptaient déposer leur mémo.
Vers 11 heures, la situation dégénère. Des projectiles d’une part et de l’autre des bombes à gaz lacrymogènes sont au rendez-vous entre les deux parties. Débandade totale de la part des manifestants.
Mal-être de la circulaire
L’émoi des victimes de la décision est à son comble. Kavugho Kamabu Cécile est l’une des étudiantes de la faculté de médecine « Non-viable » de l’UOR, l’unique université étatique à Butembo.
« Je suis tellement choquée par cette décision. Je me demande en quoi nous sommes différents des autres facultés. Que le Ministre écoute notre désolation, nous voulons étudier », a-t-elle partagé le mal-être engendré par ladite circulaire, sous une voix triste.
Kasereka Aristote, président du comité estudiantin de l’UOR ne décolère pas également. Il qualifie la circulaire de « suicidaire ». Pour l’intérêt de tous, le représentant des étudiants appelle le Ministère de l’ESU à recadrer ses tirs.
« C’est le Ministre de l’ESU qui doit venir viabiliser la faculté, l’institution appartient à l’Etat et non aux étudiants. L’Etat congolais ne donne rien, ce sont nos parents qui nous supportent », a-t-il lancé.
Du côté des autorités académiques, l’on a appelé depuis mardi dernier les étudiants, leurs parents au calme. Les démarches sont entreprises pour apporter au Ministre de l’ESU des éléments en faveur de la viabilité de ladite faculté, apprend-t-on du même document.
Djiress BALOKI/ correspondant au Nord-Kivu