Butembo : Surpeuplement, faim et manque des soins médicaux à la prison centrale de Butembo

La situation humanitaire des prisonniers reste très alarmante à Kakwangura, la principale prison de la ville de Butembo, au Nord-Kivu, en RDC. ‘’Le surpeuplement, la faim et le manque des soins médicaux’’ : tel est le lot des défis constatés vendredi 24 novembre 2023 par les volontaires du CDC, Centre de Citoyenneté et de Développement.

Le CDC nous a fait part du calvaire à travers une interview exclusive à l’issue d’une visite caritative à la prison il y a peu.

La structure basée à Butembo et animée par des jeunes a lancé depuis des semaines une campagne de collecte des vivres et non vivres afin d’assister les détenus et prisonniers les plus vulnérables, explique Anelka Mwanya, l’un des membres.

« Nous passerons à la prison deux fois le mois pour remettre des vivres et non vivres. Mais tout dépendra de la mobilisation. Les membres du CDC contribuent 500 francs congolais ou plus afin d’appuyer l’achat. Aussi, des personnes de bonne volonté dans la communauté répondent à notre appel lors que nous les sollicitons. Tout se passe bien jusque-là en dépit des moyens minimes », indique-t-il à journaldesnations.net.

Construite pour une capacité d’accueil de plus ou moins 200 sujets, la prison urbaine compte actuellement plus de 900 détenus et prisonniers. D’où ce plaidoyer : « Aux autorités, de libérer les personnes incarcérées pour des faits bénins. Le désengorgement reste l’une des solutions majeures pour tenter sauver les vies de nos semblables qui est en danger », lance M. Anelka.

Et d’ajouter sous une voix cassée : « Il y a des prisonniers malades. Ceux dont la situation n’est pas grave endurent malgré les douleurs faute des soins adéquates. D’autres sont acheminés directement dans une structure de santé endors de la maison carcérale. C’est inquiétant ».

En rappel, aumoins 26 détenus sont décédés entre janvier et août 2023 à Kakwangura, selon des chiffres communiqués par le Réseau pour le droit de l’homme (REDHO), l’une des ONGDHs qui y réalise régulièrement des monitorings.

Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net