Lors de la 8ème Conférence des gouverneurs ouverte à Kinshasa le 22 décembre 2021, le Président de la République Félix Tshisekedi a exprimé, devant les 26 gouverneurs de provinces et leurs présidents d’assemblées, sa volonté de les voir travailler en harmonie et en synergie.
Comme dans son discours sur l’état de la Nation, Félix Tshisekedi a, dans son mot d’ouverture, reconnu les problèmes d’instabilité politique au niveau des assemblées et gouvernements provinciaux ainsi qu’une situation économique désastreuse. En effet, 14 provinces sur 26 ont connu des destitutions de leurs gouverneurs et de certains de leurs présidents d’assemblées.
C’est l’occasion pour le Premier Congolais de signaler : « Je souhaite que les présentes assises vous servent de cadre pour baliser les voies et moyens légaux pouvant concourir à la stabilité de nos institutions provinciales. Je ne saurai clore ce propos sans toutefois vous rappeler que sans la paix, la stabilité et la cohésion entre institutions et au sein des institutions quels que soient les efforts fournis le développement ne sera qu’un mythe ».
En guise d’exhortation, le président ne pouvait être plus clair: »J’exhorte donc les participants à proposer des recommandations dans le sens du renforcement des capacités et de fonction de planification et de gestion du développement des territoires ».
Lors de cette 8ème session de la Conférence des Gouverneurs chargée d’évaluer les politiques publiques en matière de gouvernance et de développement des territoires, Félix Tshisekedi a aussi précisé que la valse de destitutions empêchait de mener à bien le programme de reconstruction du pays.
Par ricochet, dans leur mémorandum lu par Boongo Pancrasse, gouverneur de la Tshuapa, les gouverneurs des provinces ont placé en tête de leurs défis quelques points clés. Il s’agit notamment de la lutte contre le positionnement des acteurs politiques nationaux visant à contrôler les provinces ; la résistance de certains acteurs politiques réfractaires au changement politique imprimé par le Président de la République ; le manque des ressources financières ; le paiement sélectif et sporadique de la rétrocession due aux institutions provinciales ; le versement sporadique des frais de fonctionnement. »
« Le pouvoir de contrôle exercé par les assemblées provinciales a rapidement tourné au chantage », clament les gouverneurs de provinces avant de suggérer au Chef de l’Etat le dépôt d’une requête en interprétation de l’article 138 de la Constitution relatif aux motions de défiance et de censure qu’ils considèrent comme « des armes de destruction massive. »
De façon plus pragmatique, les gouverneurs de province ont demandé la mise sur pied d’un moratoire qui suspend ces motions de défiance et de censure des assemblées, une dotation conséquente, régulière et équilibrée en crédits d’investissement pour assurer la visibilité des actions du Chef de l’Etat.
Ouverte le 22 décembre à Kinshasa, la 8ème Conférence des gouverneurs se clôture ce jeudi 23 décembre.
Godefroid-Nibez/ Journal des Nations