Devant l’ONU, Kabila oublie la CENCO


Discours intégral du Chef de l’Etat
Monsieur le President de la 72éme Session Ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies,
Monsieur Ie Secretaire General des Nations-Unies,
Mesdames et Messieurs ies Chefs d’Etats et de Gouvernement, Mesdames et Messieurs,
Monsieur Ie President, Mes tres vives et chaleureuses felicitations pour votre election qui est une reconnaissance de votre brillante carrière de diplomate et un hommage à votre pays, la Slovaquie.
Je rends egalement hommage a Monsieur le Secretaire Generai
Antonio GUTERRES, pour son leadership et ses efforts en faveur du renforcement du role de notre Organisation durant cette premiere annee de son mandat.
Le theme de la presente session : «Priorite à l’être humain : paix et vie d&ente pour tous sur une planete preservee », répond aux preoccupations du moment dans ia plupart des Etats membres de notre organisation. Je m’en rejouis car il s’inscrit dans la logique des Objectiis du Developpement durable et pour mon pays, la paix, la stabilite et I’amelioration des conditions de vie de nos populations constituent les priorités du Gouvernement.
Monsieur ie President
II y a soixante-douze ans, notre Organisation est n^ de l’ambition de refonder ies rapports entre Etats sur ia base du
principe de i’egaiite souveraine et de ia voionte de garantir ia
paix et ia prosperite pour tous. Cette ambition demeure
pertinente et est quotidiennement portee par i’engagement des
femmes et des hommes determine a ia faire triompher, parfois
au peril de ieurs vies.
Face a ia montee du terrorisme, sous formes diverses, ii est
incontestable que ie monde auquei nous aspirons ainsi depend
du traitement que nous r^ervons aux questions de paix et de
securite.
Depuis une annee, mon pays est victime d’attaques terroristes
men^s par certains groupes armes, notamment dans ies
Provinces du KasaT, voire dans ia capitaie, et dont i’objectif est
d’aneantir ia paix si cherement acquise, de contrarier ia
dynamique des solutions consensueiies obtenues au niveau
national et de miner nos efforts de deveioppement.
Dans ie KasaT, une miiice mystico-tribaie se servant de ia
population civile, dont des enfants, comme bouciier humain et
s’attaquant aux personnes et aux edifices publics qui
symboiisent i’autorite de i’Etat, a ainsi seme ia terreur,
procedant notamment a ia decapitation d’agents de i’ordre,
d’agents de ia Commission Eiectoraie Nationaie Independante
ainsi que des autorites administratives et coutumieres. Et c’est dans ces circonstances que je deplore la barbarle dent les deux
Experts de notre organisation ont ete victimes en mars 2017.
Notre determination est de faire en sorte que ia iumiere sur ies
circonstances exactes de ce crime soit ciarifi^ afin que cet acte
ignoble, ainsi que ceux dont nos compatriotes ont ete victimes,
ne restent pas impunis.
C’est ie sens des proces publics ouverts depuis piusieurs
semaines, apres i’arrestation de ia piupart des suspects
presumes coupabies.
C’est aussi ie sens de ia Conference sur ia paix, ia reconciliation
et ie deveioppement qui vient de se tenir, en ayant pour
objectifs d’etabiir ia verite sur ce qui s’est r^iiement passe
dans ces provinces du centre du pays, de promouvoir ia
reconciliation entre ies fiiies et fiis desdites provinces et
d’affirmer notre conviction que toute r^onciiiation passe
necessairement par ia Justice et qu’li n’y a pas de paix
veritable et durable sans justice. Mon pays reste ouvert a
toutes formes de collaboration a ce sujet.
Monsieur Ie President
Grace a cette approche qui combine ie retabiissement de
i’autorite de i’Etat, ie dialogue et ia justice reparatrice, nous
avons inverse ia tendance dangereuse de ia situation s&uritaire
au centre du pays avec comme resuitat une amelioration tres
significative de ia situation. Dans la partle orientale, les efforts merltolres fournis par les
forces nationales de defense et de securlte ont permis, quant a
eux, de contenir les attaques terroristes du groupe ADF qui
endeuillait quotidiennement nos populations.
Nous sommes convaincus que llnitlatlve de cooperation sous
regionale entre mon pays, le Soudan du Sud et la Republique
Centrafricalne permettra, tout autant, d’endiguer la menace
terrorlste LRA. II faut considerer notre participation a cette
dynamique comme la preuve de notre determination dans le
combat mene par la coalition contre cette menace.
S’agissant de la lutte contre les violences sexuelles, je me
feliclte des progres remarquables manlfestes enregistres par la
Justice qui a prononce de centaines des decisions de
condemnation pour viols, n’epargnant aucun auteur de ces
crimes en vertu de sa position sociale ou dans la hierarchie
militaire, preuve de la fin de I’impunite dans ce domaine.
Monsieur le President
Deux ans apres I’adoption de I’agenda 2030 des Nations Unies,
il n’est pas trop tot de commencer a en evaluer la mise en
oeuvre. En ex^ution de ses engagements, mon pays a tenu a
prioriser, dans I’elaboration comme dans la mise en oeuvre de
son Plan National de Developpement, les dimensions
environnementale, sociale et &onomique du developpement
durable. Plussp&ifiquement, en soutien au Programme d’Action Mondial
pour I’Educatlon, mon pays met I’accent sur I’elarglssement de
I’acc^, requite, Tamelioration de la quallte de I’apprentissage et
Tamelioratlon de la gouvernance dans le secteur.
D’ores deja, nous nous fellcitons de la promotion de I’acces a
r^ole pour la jeune fille, dont le taux brut de scolarisation est
passe en I’espace de dix ans, de soixante-dix pour cent a pres
de 105 % et de la mise en oeuvre du plan de construction de
milliers d’ecoles sans omettre de profondes reformes engagees
dans ce secteur.
Quant au changement climatique, il nous pr^ccupe au plus
haut point etant une menace pour I’homme et ses droits
fondamentaux. Contribuer a en limiter Hmpact est la traduction
meme du sens de responsabilite qui repose sur chacun de nos
Etats.
Mon pays avec les autres pays du bassin du Congo, qui
constituent ensemble la deuxieme reserve forestiere mondiale,
sont outilles a travers la Commission des Forets d’Afrique
Centrale pour contribuer a I’amelioration de la quallte de vie sur
notre planete.
Pour sa part, mon pays entend tenir tous ses engagements, a
commencer par la ratification en cours de I’Accord de Paris. Monsieur le President
A I’instar de la paix, la stabilite politique constltue pour nous un
objectif constant de politique interieure. Dans cette optique,
depuis pres d’une annee, nous avons recouru au dialogue qui
pour nous est un mode permanent de reglement des differends
polltiques.
Que lUnion Africaine et nos organisations r^ionaies
auxqueiles je rends hommage, trouvent ici i’expression de notre
reconnaissance pour ieur accompagnement dans ce processus.
Je saiue ^element ies efforts de toute la ciasse politique de
mon pays qui, dans la recherche d’un consensus global sur le
processus electoral, ont debouche sur I’Accord du 31 d^embre
2016 ayant pour objectif uitime I’organisation des elections.
L’exigence par toutes Ies parties prenantes d’un nouveau fichier
electoral a donne lieu, depuis plus d’une annee, a I’enrolement
des electeurs dont la derniere phase vient de commencer dans
Ies deux dernleres provinces au centre du pays. II y a lieu de se
felidter. Monsieur le President, du fait que plus de 42 millions
d’eiecteurs, sur ies 45 millions projetes, ont d’ores et deja ete
enroles.
Aussi, la serie d’evaluations du processus electoral entamee
depuis une dizaine de jours par le Conseil National de Suivi,
conjointement avec le Gouvernement et la Commission
Electorale Nationale Independante, devrait permettre la
publication prochaine par celle-ci, qui en est la seule institution
competente du calendrier electoral. En depit de ces avancees, les defis en vue de I’organisation des
elections dans men pays demeurent enormes, tant au plan
loglstlque, financier, s&urltaire que normatlf.
Nous y faisons done face avec humlllte, mais aussi avec une
indeniable tenaclte.
Vu toutes ces avancees, j’affirme que le cap vers les elections
credlbles, transparentes et apaisfes est definltlvement fixe et
que notre marche dans cette direction est irreversibie. Le tout,
sans ingerence exterieure ni dictat quelconque.
Aux vrais amis de mon pays, je demande de soutenir
sincerement ie processus eiectorai en cours.
Monsieur ie President
La charte des Nations Unies nous impose des obiigations dont
ie respect conditionne I’emergence d’un monde meiileur. C’est
ia raison pour iaquelie, ia RDC maintient ie dialogue strat^lque
avec les Nations Unies sur i’avenir de la MONUSCO,
conformement a la resolution pertinente du Conseii de S&urite
des Nations Unies. Cette revue strategique devra determiner ie
rythme de r^uction de la force de la MONUSCO jusqu’a son
retrait total.
II est clair que pres de vingt ans apr^ son deploiement, la
force onuslenne ne peut nourrlr I’ambltlon de rester
Indefiniment dans mon pays, ni d’y exercer son mandat avec le
meme format et sans tirer les leçons des faiblesses constatées.
Ce qui nous importe et qui devrait etre important aux yeux de
tous ceux qui tiennent a la credlbillte de notre Organisation,
c’est refficacite effective de I’apport des troupes onusiennes sur
le terrain. Voila pourquoi, depuis plusieurs annees, nous
exigeons le redimensionnement de la force de la MONUSCO au
regard de missions devenues dynamiques et la reorientation
des moyens ainsi degages vers la satisfaction de nos besoins de
developpement.
En ce domaine, comme en d’autres, nous n’entendons pas
transiger avec le respect du a la souverainete de la Republique
Democratique du Congo telle que garantie par la Charte de
notre Organisation.
Monsieur le President, pour terminer, je voudrais croire que
tous ceux qui placent leurs espoirs dans les Nations Unies, et
mon pays en fait partie, auront a coeur de slnvestir pleinement
dans ia mise en oeuvre des Objectify de Developpement
Durable, ainsi que dans la reforme tant attendue de notre
organisation.
Je souhaite plein succes a nos travaux et vous remercie pour
votre attention.

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