En marge de la 69ᵉ session de la Commission de la condition de la femme (CSW69) à New York, la ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant de la République démocratique du Congo (RDC), Léonie Kandolo, a fait entendre la voix de son pays face aux conflits émergents à l’Est de la RDC. Son discours, lu par la Secrétaire générale de son administration, Esther Kamwanya, a mis en lumière les conséquences dramatiques des violences sur les femmes et les enfants, tout en exposant les efforts du gouvernement pour restaurer la paix.

Un drame humanitaire insoutenable
Depuis trois décennies, la RDC est en proie à des conflits armés alimentés par des forces internes et externes. Le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri sont particulièrement touchés, avec un bilan accablant : plus de 7 millions de déplacés internes et une multitude de victimes de violences sexuelles et de violations des droits humains. La récente incursion de l’armée rwandaise et de ses supplétifs du M23 a encore aggravé la situation, causant des massacres, y compris d’enfants et de nouveau-nés, victimes des bombardements.

« Nous dénonçons et condamnons avec fermeté cette situation inacceptable. Trop, c’est trop. Plus jamais ça ! » a martelé la ministre.
Face à cette tragédie, le gouvernement congolais affirme sa détermination à restaurer la paix en intégrant une approche sensible au genre. La RDC vient d’élaborer son troisième Plan d’action national sur la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui vise à renforcer la participation des femmes aux processus de paix et aux instances décisionnelles. Cet outil stratégique permettra notamment d’améliorer la prise en compte des droits des femmes dans les négociations et la gestion des conflits.
Dans cette optique, la RDC a récemment soutenu la nomination de l’ancienne présidente de la république démocratique fédérale d’Éthiopie, Sahle-Work Zewde au panel de facilitateurs des processus de paix de Luanda et Nairobi, confirmant ainsi son engagement en faveur d’une résolution inclusive des conflits.
Un plan d’action innovant face aux nouveaux défis sécuritaires
Le troisième Plan d’action de la RDC apporte des innovations en intégrant les conflits émergents, incluant la gestion des catastrophes naturelles, les impacts du changement climatique, la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, ainsi que la criminalité urbaine et la traite des personnes. Cette approche s’aligne sur les engagements internationaux, notamment la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies.
Pour répondre efficacement à ces défis, la RDC s’est fixé plusieurs objectifs prioritaires : Promouvoir la participation des femmes dans la gestion des catastrophes et des changements climatiques; Renforcer la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme; Lutter contre la criminalité urbaine en impliquant davantage les femmes et assurer une réponse humanitaire plus inclusive, en intégrant les femmes dans les mécanismes de gestion des crises.
En conclusion, la ministre a appelé la communauté internationale à soutenir la RDC dans son combat contre les violences et l’instabilité, tout en insistant sur l’importance d’inclure les femmes dans les stratégies de paix et de développement.
« Sans paix, aucun développement durable ne sera possible d’ici 2030, » a-t-elle rappelé, soulignant que la protection des femmes et des enfants doit être une priorité absolue. Alors que les conflits persistent, la RDC mise sur une approche résolument proactive pour intégrer les femmes dans les mécanismes de résilience et de reconstruction. Reste à voir si cet engagement se traduira en actions concrètes sur le terrain.
Il sied de souligner que cette intervention a été faite au cours d’une réunion d’échanges organisée le 18 mars par la RDC au siège de la représentation de l’Union Africaine à New-York.
Christiane EKAMBO