Des journalistes formateurs de MILRLDC, REMACK , CORACON et SYMUF outillés sur le journalisme sensible au conflit grâce à l’appui d’Internews

Au total huit journalistes formateurs issus de trois réseaux provinciaux des radios communautaires à savoir REMACK du Haut-Katanga, CORACON du Nord-Kivu, SYMUF du Sud-Kivu et de l’Association des médias d’informations en ligne de la RDC, MILRDC pour Kinshasa, ont suivi, une formation accélérée et approfondie sur le journalisme sensible au conflit et à la cohésion sociale. Tout s’est déroulé du mardi 21 au vendredi 24 novembre 2023 dans la salle des réunions d’Internews, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, capitale de la RDC.

Léa Otshudi, formatrice des journalistes à Internews lors de la formation des formateurs sur le journalisme sensible au conflit


Objectifs poursuivis: « Outiller les journalistes-formateurs afin qu’ils comprennent mieux les principes de formation des adultes à travers la maîtrise de l’andragogie. Aussi, il a s’agit de renforcer les capacités de ces professionnels des médias afin qu’à leur tour, ils puissent former des journalistes reporters sur le journalisme sensible au conflit pour la promotion de la cohésion sociale ».

En avant-plan, Adelard O’bul Okwes, formateur senior très concentré après son intervention lors de la formation des formateurs sur le journalisme sensible au conflit dans la salle d’Internews , à Kinshasa

A travers son programme MSDA ( Media Sector Development Activity) financé par l’USAID et la coopération suédoise, Internews structure organisatrice de cette formation s’est appuyée sur une triade des formateurs séniors à l’instar de madame Léa Otshudi, formatrice des journalistes, M.Adelard Mambuya Obul’Okwes, expert en formation des formateurs et M.Jérôme Bonso, expert pour des questions liées àla résolution des conflits.

Vue d’un journaliste formateur de MILRDC lors un exercice de simulation, dispense la formation sur le journalisme sensible au conflit devant ses pairs, sous l’oreille attentive du formateur senior Obul Okwes

A l’ouverture de cette session de formation, Karim Benard-Dende, Directeur-pays d’Internews a dit que le choix de ce thème est dans l’intérêt du journaliste comme acteur clé de la cohésion sociale à travers la pratique d’un journalisme responsable.

Dans sa partie théorique, la formation des formateurs a dévoilé la profondeur des plusieurs thématiques dont comment transmettre le savoir aux adultes, la question du conflit, le journalisme sensible au conflit et les différents formats radiophoniques adaptés au journalisme sensible au conflit.

De prime abord, l’expert sénior, Obul Okwes a attiré l’attention des journalistes formateurs sur la méthodologie à adopter pour transmettre le savoir, en leur demandant d’user de l’andragogie qui conduit à un échange d’expériences pour l’auto-formation de l’adulte à l’opposé de la pédagogie qui est par définition, l’éducation et l’accompagnement de l’enfant.

Après cette mise au point, qui façonne le profil du formateur, Adelart Mambuya a donné le contour du journalisme sensible au conflit qui a la vocation avant toute chose de promouvoir la cohésion sociale. « Vous devez savoir apprendre aux journalistes reporters quelles expressions ils doivent utiliser lorsqu’ils traitent un sujet de conflit afin de ne pas véhiculer encore des tensions à travers leurs productions », a-t-il indiqué.

Avant d’aporofondir les points de cette partie, O’bul Okwes a défini le concept conflit pour éclairer la lanterne des apprenants. « Le conflit est une situation qui se traduit socialement par le sentiment ressenti par une personne ou groupe de personnes que leurs aspirations ou intérêts respectifs sont incompris et inconciliables », a souligné le grand formateur.


L’autre expert, Jérôme Bonso s’est attardé sur la nécessité d’impliquer les femmes et les jeunes dans la résolution des conflits pour avoir une communauté où la cohésion sociale est mode de vie. Aussi, conseille-t-il, s’agissant du secteur médiatique que les puissent occuper des postes de responsabilité au sein de rédaction afin d’avoir un rôle dans la sensibilisation de la communauté. « Il faut également une approche inclusive pour la résolution des conflits par la non-violence avec la participation des jeunes », a-t-il indiqué.

L’experte en formation des journalistes, Léa Otshudi, a énuméré et relevé les formats radiophoniques adaptés au journalisme sensible au conflit à savoir le reportage, le Talk- show, les tables rondes, le feuilleton radiophonique et le Magazine.

Après cette première étape théorique, les apprenants ont été soumis à tour de rôle à quelques séances de simulation comme formateurs sur le journalisme sensible au conflit et à la cohésion sociale devant leurs pairs. Après l’audition de leurs différentes présentations, l’occasion était donnée aux experts de faire les derniers recadrages et de prodiquer quelques conseils aux journalistes formateurs qui vont démarrer leur pratique mardi prochain dans leurs milieux respectifs.

Christiane EKAMBO