La situation sanitaire est plus qu’alarmante en RDC où on assiste à une flambée des épidémies. Ebola, rougeole, poliomyélite, toutes ces épidémies ont fait résurgence dans ce pays dont les déplacements des populations à cause des poches d’insécurité surtout dans sa partie orientale occasionnent facilement la propagation. En effet, à côté de l’Ebola, la situation de l’épidémie de choléra en RDC reste très préoccupante, a déclaré Joseph Mankamba, Représentant de l’équipe de pays des Nations Unies. Il a fait cette déclaration mercredi 31 octobre, au cours du point de presse bi-mensuel de la mission des nations-unies pour la stabilisation du Congo-Monusco-. Il se dégage que l’épidémie de choléra de 2017 ne s’est jamais tassée. De janvier à mi-octobre 2018, le pays a déjà notifié 23 166 cas suspects dont 798 décès.
Selon le porte-parole de l’équipe-pays des nations-unies : «La situation épidémiologique actuelle de choléra peut traduire la réponse tardive à une flambée de cas ou encore la faible qualité de soins par manque de ressources dont les prestataires formés».
Il souligne que cette résurgence de l’épidémie de choléra peut également s’expliquer, en partie, par l’apparition de cas dans de nouvelles zones où le système de santé n’avait pas d’expérience dans la réponse choléra, d’où les insuffisances dans la prise en charge.
Contrairement aux situations antérieures où la majorité des cas était rapportée dans les régions endémiques de l’est du pays, c’est la quasi-totalité de la RDC, avec 24 provinces sur les 26, qui est alors touchée, pendant que l’évolution générale tendait déjà à la baisse.
L’ampleur de la situation générale de choléra est liée à l’augmentation des cas connue par le Tanganyika au début du mois d’octobre 2018. La situation devenait déjà inquiétante quand l’épidémie a atteint l’espace Kasaï au début du mois d’octobre 2017 par la province de la Lomami. Pourtant cette partie du pays n’avait pas connu d’épidémie de choléra depuis plus de 15 ans.
Avant le Kasaï, la moyenne du nombre de cas de choléra notifiés par le pays était de 835 par semaine. Cette moyenne est ainsi passée à plus de 1 900 cas par semaine, soit plus de 100 % d’augmentation.
Au cours de l’année 2017, la RDC a notifié plus du double de la moyenne annuelle des cas de ces cinq dernières années, et la moitié des zones de santé, soit 230 sur les 516 ont été touchées. Au total 1 145 décès pour les 54 588 cas ont été notifiés. Avec l’appui technique de l’OMS, le Ministère de la santé vient d’élaborer une stratégie ciblant plus de 6 millions de bénéficiaires.
La requête d’environ 12 millions de doses de vaccins contre le choléra est soumise à la Task force globale de contrôle du choléra. La stratégie développée à cet effet projette les activités de vaccination par pallier dans les provinces affectées entre novembre 2018 et avril 2020.
À ce point de presse, Florence Marchal, porte-parole de la monusco a martelé sur l’importance de maintenir un appui ou un engagement de la part de la communauté internationale pour renforcer le système de santé congolais et empêcher toute dégradation de la situation que ce soit pour Ebola ou d’autres crises.
Christiane EKAMBO
Site d'information des nations en RDC