Né à Oran en Algérie en 1959, le chanteur engagé, Rachid Taha qui avait trouvé comme cheval de bataille la lutte contre le racisme et qui était, sur scène, un rockeur survolté, a succombé à l’âge de 59 ans, de suite d’une crise cardiaque à son domicile parisien.
L’annonce du décès de l’artiste a été faite le mercredi 12 septembre 2018 par les membres de sa famille.
Avec son style de musique un peu particulier, une rencontre réussie des musiques arabes et européennes, Rachid Taha qui était installé avec sa famille dans l’Est de la France, est arrivé en cette terre française en 1968 alors qu’il avait encore 10 ans où il a été même assez vite confronté au racisme.
Déjà à l’âge de 22 ans, il travaillait dans une usine et c’est là même qu’il avait rencontré son guitariste et son bassiste.
Et les années 80 marqua alors le début du mouvement « Touche pas à mon pote » et de SOS Racisme, dans la France de François Mitterrand.
En 1986, pendant que Charles Pasqua était ministre de l’Intérieur, le groupe « Carte de Séjour » de Rachid Taha, frappa un grand coup en reprenant même Charles Trenet.
Et vers les années 90, alors que le Front national monte d’élections en élections, Rachid Taha publie un hymne anti-raciste, titré « Voila Voila », un opus remixé par les plus grands DJs de l’époque.
Il a eu à participer au collectif raï « 1,2,3, Soleil » avec Khaled et Faudel, très populaire dans la France dite « Black Blanc Beur », un semblant d’unité nationale après la première victoire en Coupe du monde de football en 1998.
Il en ressort du parcours de ce chanteur-rocker que son plus grand succès reste un album de reprises de chaabi, Diwan: des morceaux de Dahmane El Harrachi, de Mohamed El Anka ou encore d’Abderrahmane Amrani comme « Ya Rayah ».
Blaise PUALA