La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, réunie à Arusha (Tanzanie) dans le cadre de sa 77ᵉ session ordinaire, a déclaré recevable la requête introduite par la République Démocratique du Congo (RDC) contre le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de violations graves des droits de l’homme, de violation de sa souveraineté territoriale et de massacres de civils dans le Nord-Kivu depuis 2022.
Malgré les tentatives des avocats rwandais pour contester la légitimité de la juridiction, la Cour a confirmé sa compétence pour examiner l’affaire. Cette décision marque une étape décisive dans la lutte contre l’impunité et ouvre la voie à une instruction de fond sur les allégations portées par la RDC, notamment en lien avec le soutien présumé du Rwanda à la rébellion du M23.
« La Cour a accordé 90 jours au Rwanda pour déposer ses observations sur le fond. La RDC dispose quant à elle de 45 jours pour répliquer, avant que la décision finale ne soit rendue », précise un extrait du compte-rendu de la presse présidentielle congolaise.
Une victoire judiciaire et diplomatique
Présent à Arusha, le vice-ministre congolais de la Justice, Samuel Mbemba, a salué une nouvelle victoire pour la RDC sur la scène internationale :
« C’est une victoire qui vient renforcer les précédentes, aussi bien sur le plan diplomatique qu’économique. Elle confirme la crédibilité de notre démarche et l’importance de porter ce combat devant les instances africaines », a-t-il déclaré.
Cette avancée judiciaire s’inscrit dans la stratégie du Président Félix Tshisekedi, qui cherche à mobiliser un front judiciaire international pour défendre la souveraineté de la RDC, documenter les agressions extérieures, et faire reconnaître les responsabilités dans les violences commises dans l’est du pays.
Djiress BALOKI